Des enquêteurs de l'ONU sur la torture qui avaient suspendu leur mission en Ukraine en mai dernier vont pouvoir reprendre leur visite suite à des «discussions positives» avec le gouvernement ukrainien, ont annoncé hier les Nations unies.
En mai dernier, les experts onusiens avaient annoncé avoir suspendu leur mission après s'être vu refuser l'accès à plusieurs sites dans le pays où ils suspectent les services de sécurité de tortures.
Les trois enquêteurs du sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture seront sur place du 5 au 9 septembre.
Ils rencontreront «des représentants du gouvernement, et visiteront des lieux où des personnes pourraient être détenues, y compris des prisons, des commissariats, des centres psychiatriques», a indiqué le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme dans un communiqué.
«La reprise de la visite (...) fait suite aux discussions positives entre le sous-comité de prévention de la torture et le gouvernement de l'Ukraine», a souligné le communiqué.
En juin, les Nations unies avaient accusé à la fois les autorités ukrainiennes et les rebelles prorusses de torturer leurs prisonniers dans l'est séparatiste du pays en proie à un conflit armé depuis plus de deux ans.
C'est seulement la deuxième fois qu'une délégation de ce sous-comité suspend une telle mission.
En septembre 2014, le sous-comité avait également dû suspendre une visite en Azerbaïdjan car l'accès à certains lieux de privation de liberté lui avait été refusé.
Le sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture a pour mandat notamment de surveiller les conditions de détention et de traitement des personnes privées de leur liberté dans les pays ayant ratifié le Protocole facultatif à la Convention contre le torture, comme l'a fait l'Ukraine en 2006.
Suite à leur prochaine visite en Ukraine, les enquêteurs transmettront un rapport au gouvernement de ce pays.
Le document restera «confidentiel à moins que les autorités ukrainiennes décident de le rendre public», précise l'ONU.
L'Ukraine est en proie depuis deux ans à un conflit opposant ses forces armées à des séparatistes prorusses qui sont, selon Kiev et les Occidentaux, soutenus militairement par la Russie, ce que Moscou dément. Ce conflit a fait plus de 9.500 morts depuis son déclenchement en avril 2014.
