
La reprise économique est «toujours inégale» et le chômage «reste bien trop élevé» dans un grand nombre de pays européens membres de l’OCDE, malgré des perspectives optimistes, indique un nouveau rapport de l’organisation.
Reste bien trop élevé dans un grand nombre de pays européens membres de l’OCDE. Même dans les pays où les ressources de main-d’£uvre inutilisées ont disparu, des inquiétudes persistent quant à la piètre qualité des emplois et aux inégalités marquées constatées sur le marché du travail», explique l'organisation dans son rapport intitulé «Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2016» rendu public vendredi.
Le document souligne que les travailleurs qui avaient perdu leur emploi pendant la récession sont nombreux à avoir retrouvé du travail, mais la croissance des salaires «reste morose» et le stress au travail «touche de nombreuses personnes», relevant que souvent les travailleurs, dont l’emploi avait été supprimé pendant la récession dans le secteur manufacturier et la construction, ont découvert que leurs qualifications et leur expérience ne leur «permettaient pas d’accéder aux emplois mieux rémunérés créés dans le secteur des services».
«Les jeunes peu qualifiés qui sont coupés du système scolaire et du marché du travail risquent d’être définitivement laissés pour compte», a averti l’OCDE, qui annonce que le taux d’emploi «devrait renouer, en 2017, avec le niveau constaté avant la crise financière mondiale, soit près de dix ans après».
L’OCDE recommande aux pouvoirs publics de s’attaquer aux problèmes de la qualité des emplois et de l’inégalité des chances sur le marché du travail afin de résorber le déficit d’emplois car, explique-t-il, malgré une certaine «embellie générale» sur le marché du travail, les populations vulnérables, notamment les jeunes peu qualifiés qui sont déscolarisés, sans emploi et ne suivent aucune formation, «risquent d’être mises définitivement à l’écart».
«En moyenne dans les pays de l’OCDE, 38 % des jeunes ni scolarisés ni en emploi ni en formation n’ont pas terminé le deuxième cycle du secondaire.
Or, par rapport à leurs homologues ayant un niveau d’études plus élevé, ces jeunes sont moins susceptibles de rechercher activement un emploi (33 % contre 45 %)», précise le document, relevant que près d’un tiers des jeunes peu qualifiés qui ne sont ni scolarisés ni en emploi ni en formation «vivent dans un ménage sans emploi (c’est-à-dire un ménage où aucun adulte ne travaille)».
Dans les économies émergentes, les disparités entre hommes et femmes sur le marché du travail «restent problématiques», soutient l’OCDE qui fait remarquer qu’en dépit des «progrès exceptionnels accomplis» au cours du siècle écoulé, des disparités persistent entre hommes et femmes sur les marchés du travail du monde entier.
«Si la part des emplois occupés par des femmes progresse, ceux-ci restent de moindre qualité que ceux occupés par les hommes», note le rapport qui fait le bilan des inégalités hommes-femmes dans 16 économies émergentes représentant plus de la moitié de la population mondiale.