
Les derniers stocks de produits libyens pouvant servir à la fabrication d'armes chimiques sont arrivés sans encombre en Allemagne où ils seront détruits, après avoir été transportés de Libye par bateau, a annoncé jeudi l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
"Un autre cap crucial a été franchi dans l'élimination des éléments restants entrant dans la composition d'armes chimiques", a souligné Ahmet Uzumcu, le directeur général de cette organisme mondial, dans un communiqué.
Ces stocks, 23 réservoirs de produits chimiques, ont été transportés sur un navire danois qui a quitté le 30 août le port de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, sous la supervision des Nations unies. Une opération maritime commune impliquant plusieurs Etats et dirigée par le Danemark.
Ces produits étaient auparavant entreposés à environ 200 kilomètres au sud de Syrte, théâtre d'affrontements entre les forces du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) et le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech).
Les derniers "produits chimiques sont arrivés sans encombre et en sécurité dans l'entreprise spécialisée dans leur destruction à Munster (Basse-Saxe, nord de l'Allemagne)", a ajouté
M. Uzumcu.
"Ces agents n'ont pas servi à la fabrication d'armes chimiques et ne serviront jamais à quiconque", s'est félicité pour sa part l'OIAC dans un communiqué.
La destruction de quelque 500 tonnes de produits chimiques toxiques par GEKA, la Société fédérale allemande pour le traitement des armes et des résidus d'armes chimiques, sera la dernière phase de cette opération.
Elle intervient au terme d'un processus engagé par le GNA, qui avait demandé l'aide internationale pour en finir avec la menace que faisait peser la présence de telles armes héritées du régime de Maâmmar El-Gueddafi.
Le GNA craignait qu'elles ne tombent entre les mains du groupe EI, présent en Libye depuis 2015.
Le 22 juillet, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une résolution visant à aider le GNA à se débarrasser de cette menace chimique.
La Libye a rejoint l'OIAC en 2004, lorsque le colonel El-Gueddafi avait promis de détruire ses stocks de gaz moutarde, arme surtout utilisée pendant la Première Guerre mondiale.
L'ONU se félicite de l'élimination des précurseurs d'armes chimiques en Libye
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité jeudi de l'élimination réussie de tous les précurseurs d'armes chimiques en Libye, dans le cadre d'une opération "facilitée" et "coordonnée" par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
L'opération a été menée en application d'une décision du Conseil exécutif de l'OIAC, qui a été approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU par la résolution 2298 (2016), a précisé le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric au cours de son point de presse quotidien.
Ban Ki moon a également salué la contribution de plusieurs pays, dont le Canada, la Finlande, l'Italie et les Etats-Unis qui ont mobilisé le personnel, d'expertise technique, les équipements, et les ressources financières nécessaires à cette opération.
Le Danemark, a de son côté fourni les moyens maritimes pour le transport des produits chimiques en Allemagne afin qu'ils soient détruits, a fait savoir M. Dujarric.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté en juillet dernier une résolution autorisant les Etats membres à acquérir, transporter et détruire les armes chimiques recensées en Libye afin de garantir leur élimination dans les meilleurs délais et conditions de sécurité.
L’organe onusien a pris note de la lettre adressée par les autorités libyennes au Directeur général de l'OIAC, dans laquelle le gouvernement d’union nationale a informé le Secrétariat général de l'ONU du transfert de toutes les armes chimiques restantes vers un site d'entreposage dans le nord du pays.
Dans cette lettre, les autorités libyennes ont demandé l'assistance de l’ONU pour veiller à ce que toutes les armes chimiques de catégorie 2 dont dispose encore la Libye soient détruites ½ de manière accélérée ».
En juin dernier, le Conseil de sécurité avait adopté une autre résolution autorisant l’Union Européenne (UE), pour une période de 12 mois, à inspecter les navires à destination ou en provenance de la Libye, suspectés de transporter des armes.
La résolution proposée par l’Union européenne et mis au point par la France et la Grande Bretagne va autoriser l'opération navale européenne au large de la Libye pour contrôler la levée de l'embargo sur les armes imposé à ce pays.