
La Commission européenne s'est dite samedi résolue à faire avancer «d'ici la fin de l'année» les discussions en cours avec dix pays de l'UE favorables à une taxe sur les transactions financières (TTF).
«J'y suis toujours favorable et j'espère qu'il y aura des progrès d'ici la fin de l'année», a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, lors d'un point presse à l'issue d'une réunion des ministres des Finances des 28 à Bratislava.
Le ministre français des Finances, Michel Sapin a de son côté indiqué avoir «redit (lors de la réunion de samedi ndlr) la détermination de la France à avancer sur la TTF».
Le ministre autrichien des Finances, Hans Schelling, qui préside les discussions des dix pays favorables, a mis en garde ses pairs qu'il abandonnerait ce poste si en octobre, les dix pays ne parvenaient pas à s'entendre.
«Le commissaire européen Moscovici a dit aujourd'hui qu'il comptait voir les discussions aboutir d'ici à la fin de l'année. Pour cela, il faut qu'on arrive à des résultats clairs en octobre», a dit le ministre autrichien, devant des journalistes. En juin dernier, les dix pays qui négocient cette taxe avaient décidé de prolonger à septembre leur discussion.
Dix pays européens sont décidés à mettre au point cet impôt en discussion depuis des années, (France, Allemagne, Belgique, Portugal, Autriche, Slovénie, Grèce, Espagne, Italie, Slovaquie).
Selon MM. Sapin et Schelling, la Belgique se montre particulièrement hésitante sur le sujet.
«La Belgique craint que les fonds de pension pâtissent de cette taxe et veut savoir quel effet elle aurait sur l'économie réelle», a dit M. Schelling. Une coopération renforcée ne peut se faire que si au moins un tiers des Etats membres de l'UE (28 actuellement) y participent, soit neuf au minimum.
L'idée de taxer les transactions financières remonte aux années 1970, avec la proposition de la taxe Tobin, du nom du prix Nobel d'économie James Tobin (1981).
Elle avait connu un nouvel élan en 2011 quand la crise financière faisait rage dans l'Union européenne. Les Etats devaient alors débourser des milliards d'euros provenant de l'argent des contribuables pour sauver les établissements financiers et il semblait donc légitime d'associer ces derniers au coût des crises futures.