
En activant un récepteur spécifique, certains composés organiques présents dans la poussière pourraient faciliter le développement de l'obésité infantile.
Non, ce n'est pas une blague : selon une (très sérieuse) étude de la Duke University in North Carolina (États-Unis), la poussière qui s'accumule dans nos maisons pourrait faciliter le développement de l'obésité chez les jeunes enfants... Explications.
Publiés dans la revue scientifique Environmental Science & Technology, ces travaux montrent d'abord que, chaque jour, les enfants américains absorbent environ 50 mg de poussière, par les voies buccales ou nasales. Or, dans cette poussière se trouvent en moyenne 30 composés organiques semi-volatiles (COSV), notamment issus des produits ménagers que nous utilisons au quotidien.
Ces composés organiques semi-volatiles (COSV) ne sont pas sans conséquences sur notre santé : ainsi, certains (25 sur 30 selon les chercheurs) ont la capacité d'activer un récepteur appelé PPAR gamma, impliqué dans le métabolisme des graisses ... donc dans le développement de l'obésité chez l'enfant.
Attention aux COSV
"Nous pensons que l'activation de ce récepteur nucléaire est un facteur déterminant dans la prise de poids, surtout chez les plus petits", explique Heather Stapleton, principal auteur de l'étude.
Outre les allergies qu'ils provoquent, en juin dernier, les composés organiques semi-volatiles (COSV) étaient déjà accusés par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI, un organisme français, cette fois) d'être responsables de troubles hormonaux, nerveux et reproducteurs. Il ne nous reste plus qu'à faire le ménage avec beaucoup d'attention...
Allergie : on n'oublie pas de faire la poussière !
Lorsque l'on est allergique, la poussière peut vite devenir extrêmement gênante. Nez qui coule, yeux qui brûlent, c'est une horreur ! Il est donc impératif de l'éliminer au maximum. Surtout pour les enfants. Il est indispensable de traquer la poussière, car elle constitue un véritable réservoir de polluants qui s'y fixent (pesticides et métaux lourds), de même qu'elle regorge d'allergènes : ceux du lapin ou du chat, de la pelouse au pied de l'immeuble, mais surtout les fameux acariens , principal fléau des allergiques au sein des habitations.
« Les acariens sont responsables de 75 % des allergies respiratoires », rappelle le Dr Sophie Silcret-Grieu. Plus ils sont nombreux, plus augmentent le risque de devenir asthmatique ainsi que la fréquence et la sévérité des crises. « Effectivement, il vaut mieux éviter au maximum tous les textiles – rideaux, tapis, tentures, accumulation de coussins, etc. – parce que ce sont de vrais nids à poussière », précise Chrisbelle Speyer, conseillère en environnement intérieur. La descente de lit en peau de chèvre ? À oublier aussi pour la même raison.
Certaines personnes tiennent à la moquette, si douce aux pieds dans la chambre, et s'imaginent que la vaporiser régulièrement à l'aide d'un aérosol antiacariens résout le problème. Les spécialistes mettent en garde : « Non seulement ces bombes n'ont aucun intérêt, mais elles diffusent des irritants susceptibles de déclencher des crises d'asthme ou de rhinite. » On peut choisir un canapé en cuir ou simili plutôt qu'en tissu et opter pour quelques petits tapis facilement lavables. « Mais n'exagérons pas quand même, on n'est pas dans un hôpital ! », rassure Chrisbelle Speyer.