
L'Indonésie ambitionne de quintupler la production d'énergie géothermique en dix ans en exploitant l'immense potentiel des volcans, mais le pays peine à développer cette ressource moins polluante que les énergies fossiles en raison notamment des coûts de production, selon un responsable.
Formé de 17.000 îles et îlots qui s'étendent de l'océan Indien à l'océan Pacifique, cet archipel d'Asie du Sud-Est compte environ 130 volcans en activité dans des zones sismiques riches en énergie géothermique, totalisant environ 40% des réserves mondiales.
Extraite des profondeurs, la vapeur sous pression entraîne des turbines qui produisent de l'électricité à l'image de la centrale géothermique de Wayang Windu, sur l'île de Java. «Le potentiel est énorme», estime Rully Wirawan, un responsable du site.
L'Indonésie produit actuellement environ 1.400 mégawatts d'électricité provenant d'énergie géothermique, soit moins de 5% du potentiel total estimé, plaçant le pays loin derrière les plus grands producteurs mondiaux tels les Etats-Unis et les Philippines.
Jakarta veut en effet augmenter la capacité à 7.200 mégawatts d'ici à 2025, soit un volume multiplié par plus de cinq, dans le cadre d'un projet visant à doper le secteur des énergies renouvelables, qui ferait de l'Indonésie le premier producteur mondial, selon M. Wirawan.
Selon l'Association géothermique, les coûts de production élevés -- 3,5 à 4,5 millions d'euros pour un mégawatt d'énergie géothermique, contre 1,3 à 1,8 million pour du charbon -- constituent un obstacle, de même que la bureaucratie indonésienne.
Pas moins de 29 permis doivent être obtenus auprès de différentes agences publiques pour se lancer dans l'exploitation de cette énergie. L'exploration y avait débuté en 1985, mais c'est seulement 15 ans plus tard qu'elle a commencé à produire de l'énergie commercialisée.
Et la construction d'une nouvelle unité pour doper la production a été retardée en raison de négociations sur les coûts. Sous-exploitée, l'énergie géothermique ne devrait représenter à l'avenir qu'une petite partie de la production de courant électrique que le gouvernement espère porter à 35.000 mégawatts d'ici à 2019, la majeure partie des nouvelles capacités devant provenir des centrales au charbon.
Cette énergie relâche très peu de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, contrairement aux matières fossiles.