Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exhorté jeudi la guérilla de l'ELN à prolonger sa trêve décrétée à l'occasion du référendum prévu dimanche en Colombie sur l'accord de paix signé avec la rébellion des Farc.
"J'exhorte l'ELN à étendre ce cessez-le-feu, en signe de bonne volonté", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein lors d'une conférence à Bogota, à l'adresse de l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste) qui a annoncé la suspension de ses attaques du 30 septembre au 5 octobre afin de favoriser le bon déroulement du scrutin.
"Je promets aussi le soutien total et enthousiaste de mon bureau (...) à toute tentative concertée de mettre fin au conflit entre le gouvernement et l'ELN", a ajouté le Haut-Commissaire, venu assister à la signature lundi dernier de l'accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), principale guérilla du pays avec quelque 7.000 combattants armés.
L'ELN, seconde rébellion avec 1.500 combattants, avait annoncé, la veille de la signature, qu'elle allait cesser ses attaques à partir de ce vendredi.
"Nous avons décidé qu'il n'y aura pas d'actions offensives de l'ELN en ces jours du référendum pour faciliter la participation des gens" au scrutin, avait déclaré dimanche le chef de l'ELN, Pablo Beltran, de son vrai nom est Israel Ramirez, dans un entretien à Nacional Patria Libre, radio de cette guérilla inspirée de la révolution cubaine.
Il avait ajouté que cette décision pouvait s'entendre comme un message positif de l'ELN dans la perspective d'un possible processus de paix avec le gouvernement.
L'ELN, issue comme les Farc d'une insurrection paysanne en 1964, et le gouvernement colombien ont convenu en mars dernier d'entamer des pourparlers officiels. Mais aucune date n'en a encore été fixée.
Mardi, le président Juan Manuel Santos a réitéré son exigence que l'ELN libère au préalable ses otages, dont le nombre exact n'est pas connu. "S'ils libèrent les séquestrés, dès la semaine prochaine nous pourrions annoncer que la phase publique des négociations commence car 50% de la négociation avec l'ELN est déjà faite", a déclaré le chef de l'Etat.
