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Selon M. Mékidèche La décision de l'Opep dépassait les espoirs limités à un gel de production

Publié par DKNews le 30-09-2016, 17h49 | 46
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L'accord de diminuer la production de pétrole de l'Opep obtenu à l'issue de sa réunion à Alger était au dessus des attentes de gel, a affirmé jeudi à l'APS l'expert en énergie, Mustapha Mékidèche, estimant que cette réunion de l'Opep constitue un succès après l'échec des réunions précédentes.

«Pour être franc, c'est un résultat supérieur à ce qu'on attendait, puisque l'Algérie avait comme position d'obtenir un gel de la production», a souligné M. Mékidèche.

«Donc, non seulement ce gel a été obtenu, mais une diminution par rapport à la forme qui était à la forme de 33 millions de barils par jour (mbj) et donc on est autour de 32,5 à 33 mbj. Il y a ainsi une diminution de près de 700.000 bj et c'est plus que l'objectif qui était de geler», a indiqué le vice président du Conseil national économique et social (CNES).

Selon lui, cet accord a été concrétisé à la faveur du «rapprochement des points de vue, essentiellement ceux de l'Arabie saoudite et de l'Iran qui ont une façon récurrente au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mais aussi des positions difficiles de se rapprocher».

Ce résultat, décroché malgré certaines annonces faites aux départ et prédisant un échec de la réunion, a été obtenu suite à «l'important travail de préparation accompli par l'équipe algérienne de toutes les institutions, notamment le ministère de l'Energie, le groupe Sonatrach et l'appareil diplomatique ainsi que les plus hautes autorités de l'Etat», a relevé M. Mékidèche.

Tout ce travail de préparation de longs mois a fait que la réunion d'Alger avait été «un succès après l'échec de la réunion de Doha en avril et de la réunion de l'Opep de juin (à Vienne) qui n'a rien donné, puisqu'elle n'a même pas fixé le plafond», a-t-il soutenu.

Pour M. Mékidèche, il s'agit d'un succès à la fois politique, géostratégique, économique et financier pour le pays. Ainsi, les premiers impacts de cette réussite sur l'Algérie portent notamment sur la perspective d'élaborer aisément une loi de finances 2017 avec comme élément de cadrage un baril à 50 dollars.

Concernant le revirement de position de l'Arabie saoudite contre toute attente, M. Mékidèche, également ancien cadre supérieur du groupe Sonatrach, a fait remarquer que la chef de file de l'Opep n'était pas épargnée des effets de la chute des cours mondiaux du pétrole et qu'elle avait, elle aussi, besoin de trouver une solution à cette situation.

« Je pense que le concept de pays fragiles au sein de l'Opep était artificiel car tous les pays sont dans une situation de fragilité comme l'Angola, le Nigeria ou le Venezuela, mais aussi tous les pays du Golfe qui (...) ont des besoins de financement de leur développement», a expliqué cet expert.

En effet, les économies de l'Arabie saoudite et des autres pays du Golfe «ne sont pas suffisamment diversifiées» pour pouvoir faire face plus longtemps aux conséquences d'un prix de baril bas et, de ce fait, avaient besoin de cet accord.

Pour ce qui est de l'Iran, il a noté que ce pays n'était pas en mesure de continuer «infiniment» à vouloir atteindre le niveau de production qu'elle avait, soit autour de 4 mbj avant les sanctions à des prix inférieurs à 50 dollars.

En effet, «l'analyse coût avantage a été faite par l'ensemble des membres de l'Opep et c'est pour cela que la position de l'Algérie qui était mesurée et réfléchie a pu faire rapprocher les points de vue car les conditions objectives le permettaient», a-t-il expliqué.

M. Mékidèche a, par ailleurs, estimé que la Russie est en passe de s'impliquer dans le processus de l'Opep.

Il a rappelé dans ce sens que le ministre russe du Pétrole, Alexandre Novak, avait assuré auparavant que son pays allait endosser tout accord de gel «car il ne pensait pas que l'Opep allait plus loin».

«Donc, je pense que le travail de concertation avec la Russie va se faire et une fois le travail du comité de répartition de quotas au sein de l'Opep sera terminé, l'Organisation sera en position de discuter avec la Russie mais aussi avec les autres pays producteurs comme la Norvège».

Sur un autre chapitre, un raffermissement des cours pétroliers aura un autre impact positif pour l'Algérie sur les prix du gaz qui sont indexés à ceux du pétrole et qui devraient eux aussi progresser, a-t-il noté.

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