Société

Hôpitaux publics en France : Le gouvernement face à une pénurie de médecins

Publié par Cherbal E-M le 04-10-2016, 17h30 | 67
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C’est par un mouvement de protestation massivement suivi que les médecins des hôpitaux publics de France ont fait entendre leur cause cette semaine, obligeant le gouvernement à sortir le grand jeu et à souligner les grandes actions qu’il a prévues dans le cadre d’un programme décidé en 2015.

« Avec ce mouvement de grève, le plus important du quinquennat, les praticiens entendent mettre l'accent sur leurs conditions de travail et la pénurie grandissante de vocations hospitalières, puisque qu'entre "25 et 30 % des postes de praticiens hospitaliers (PH) sont vacants" », souligne lefigaro.fr qui se fait l’écho, comme l’ensemble des titres de la presse française des difficultés de recrutement de personnels soignants, vécus par les hôpitaux de France.

A l’occasion de la grève, et des discussions qui s’en sont suivies avec le ministère de la Santé, les représentants syndicaux de différentes branches médicales ont mis en exergue les difficultés induites, notamment par le manque de personnel qui oblige les praticiens en exercice à faire plus que la norme moyenne ; «On arrive à travailler 55 à 60 heures par semaine.

On dépasse allègrement le temps de travail (autorisé ndlr) en Europe de 48 heures hebdomadaires », a indiqué un membre du  syndicat des anesthésistes-réanimateurs, cité par lefigaro.fr
Pour voir plus clair dans ce dossier, la radio Europe1 a effectué une enquête de terrain pour s’apercevoir qu’il  « y a urgence dans les hôpitaux français.

Un quart des postes de praticiens hospitaliers ne sont pas pourvus, parfois plus, selon les régions et les spécialités », lit-on sur son site web.

D’après l’enquête, aucune portion du territoire français n’est épargnée par le déficit en médecins, même si pour les zones de campagne, « la situation est catastrophique, comme en Haute-Garonne où l'hôpital de Saint-Gaudens doit faire avec un seul radiologue au lieu de trois », lit-on sur ce site qui ajoute que  « le problème existe aussi dans les villes.

A Caen, avec les départs en retraite, d'ici 2017, il manquera bien un tiers de praticiens à l’hôpital. Normandie, Picardie, Limousin, aucun territoire n'est épargné par cette pénurie. »

Interrogée à l’occasion de ce travail de terrain, le directrice des ressources humaines (DRH) de l’hôpital d‘Auxerre confirme la persistance de la pénurie, voire même son aggravation en déclarant : «Il y a des spécialités qui sont en grande difficulté comme celles des radiologues, des anesthésistes et des urgentistes.

Trois spécialités difficiles même si on a aujourd’hui aussi des difficultés à recruter des gastro-entérologues ou des pneumologues. Ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années », livre-t-elle au micro d’Europe1.

Pour pouvoir assurer le fonctionnement des services, beaucoup d’hôpitaux sont soumis à un rude exercice de planification, le plus souvent complété par un appel à des intérimaires pour assurer les vacations essentielles.

«Le DRH du CHU d’Auxerre est ainsi obligé de rémunérer ses intérimaires 1.300 euros net pour… 24 heures », souligne europe1.fr, précisant que de telles « solutions de dernières minutes plombent les finances des hôpitaux : chaque année, ça coûte 500 millions d'euros de plus à l'Assurance maladie ».

En rencontrant les représentants des syndicats de médecins, le ministre de la Santé Marisol Touraine  a remis au goût du jour son ‘’plan d’attractivité’’ annoncé il y a une année, pour la réalisation duquel  le gouvernement prévoit une enveloppe de 250 millions d’euros  d’ici  à 2019.

Mesure phare du plan, rappelée par la ministre de la Santé, «les jeunes médecins s’engageant à exercer à l’hôpital toucheront d’ici à la fin de l’année une prime pouvant aller de 10 000 à 30 000 euros », rapporte lemonde.fr  qui ajoute que pour  les médecins en poste, la ministre a indiqué aussi que le plan prévoit de porter «l’indemnité d’engagement de service public exclusif (IESPE) », destinée à valoriser l’engagement durable des praticiens à l’hôpital, sans exercice libéral, à 700 euros brut par mois contre 490 euros auparavant ».

Madame Touraine a également promis de se pencher sur le dossier de la gestion du temps de travail, tout en réitérant aux partenaires sociaux, son «attachement à l’hôpital public» .

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