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Syrie : Inconciliables positions à l'ONU, poursuite des combats à Alep

Publié par DKNews le 09-10-2016, 17h34 | 44
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Les combats se poursuivaient dimanche à Alep et aucun compromis n'a été arraché la veille au niveau de l'ONU, après l'échec des deux résolutions distinctes française et russe appelant à un cessez-le-feu dans la métropole syrienne déclarée assiégée et bientôt pulvérisée, selon l'ONU.

Russes et Occidentaux ont à nouveau étalé leurs divergences à l'ONU, Moscou bloquant un texte français qui exigeait la cessation des bombardements qui font rage à Alep, tandis que les Occidentaux rejetaient une contre-proposition russe.

La Russie a, comme elle l'avait annoncé, mis son veto à un texte présenté par la France qui appelait à une cessation immédiate des bombardements sur la deuxième ville de Syrie, une ligne infranchissable pour Moscou.

Les puissances occidentales, qui parlent de crimes de guerre à Alep, accusent l'armée syrienne et l'aviation russe de s'en prendre délibérément à des cibles civiles, à Alep déclarée zone assiégée par l'ONU, qui a averti qu'elle serait bientôt "totalement détruite", occultant la responsablité des autres parties impliquées dans les combats, à savoir, l'opposition armée, les groupes terroristes, en plus de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.

Le texte français a recueilli l'adhésion de 11 des 15 pays membres du Conseil de sécurité. Le Venezuela, comme la Russie, a voté contre. La Chine et l'Angola se sont abstenus.

C'est la cinquième fois que la Russie utilise son droit de veto à l'ONU dans le conflit syrien. La Russie a ensuite soumis au vote un texte concurrent, appelant à une cessation des hostilités, notamment à Alep mais pas à un arrêt des bombardements. Le texte qui prône également la relance de l'accord de cessez-le-feu conclu le 9 septembre avec les Etats-Unis, a échoué à obtenir le minimum de neuf voix favorables nécessaires.

Passe d'armes verbales à l'ONU

La réunion au Conseil de sécurité a confirmé à nouveau la fracture entre Moscou et les Occidentaux sur la façon de régler le conflit syrien, sur fond de tensions exacerbées entre Paris et Moscou dont la Syrie n'est qu'un des aspects.

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a jugé samedi la période actuelle "plus dangereuse" que la Guerre froide. Au sortir de la réunion, le diplomate égyption Amr Abdelatif Aboulatta, a dénoncé "des postures" et "un dialogue de sourds" du Conseil de sécurité.

Dès avant la réunion à l'ONU, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, avait prévenu que tout celà, (projet de résolution français), n'était qu'"une mise en scène". "Je ne vois tout simplement pas comment nous pourrions laisser cette résolution passer", a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, a déclaré que son pays avait décidé d'aller au bout de son initiative pour une "épreuve de vérité", parce qu''il n'est pas possible de "fermer les yeux ou de rester indifférent " face à la situation en Syrie.

L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a estimé qu'il s'agissait d'une "manoeuvre russe" destinée à "cyniquement détourner l'attention de la nécessité d'arrêter les bombardements sur Alep", qualifiant le fait de "mauvais jour pour la Russie" et de journée "encore pire pour les habitants d'Alep".

Les reponsables américains tentés jusqu'ici de trouver un accord avec les Russie ont laché l'affaire devant la situation. Ils ont annoncé la suspensin unilatérale des pourparlers sur la recherche d'un cessez-le-feu. "Il n'y plus rien dont les Etats-Unis et la Russie puissent parler", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Josh Earnest.

Face à tout celà, l'incertitude demeure, malgré que Vitali Tchourkine, le représenant russe à l'ONU qui présidait le Conseil de sécurité pour le mois d'octobre, ait tenté de dédramatiser. "Est-ce la fin de la diplomatie? Non c'est juste la fin d'une réunion très étrange du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré à l'issue de la séance.

Dans cette optique, la Russie s'est dit "prête à soutenir" l'initiative l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, si l'organisation terroriste Front Fateh al-Cham (ex Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie)* partait effectivement de la ville.

Jeudi, de Mistura, avait proposé que les éléments du Front Fateh al-Cham quittent les quartiers de l'est d'Alep et que le gouvernement syrien et l'aviation russe, qui le soutient dans la lutte contre les groupes terroristes, "suspendent leurs bombardements" après le départ des terroristes.

Poursuite des combats à Alep

Alors que Russes et Occidentaux se déchirent à propos du conflit en Syrie, Alep continue de compter ses morts et blessés. Quelque 250.000 habitantssont pris au piège au milieu des combats dans cette ville qui échape au contrôle de l'armée syrienne depuis depuis 2012.

Deux semaines après le lancement d'une offensive d'envergure avec l'appui aérien de Moscou pour chasser les groupes armés (opposition armés et terroristes) d'Alep, les troupes syriennes continuaient d'avancer sur le territoire sur trois axes, dans le quartier de Boustane al-Bacha au centre, à Cheikh Saïd dans le sud, et à la périphérie nord, où l'armée a pris le quartier d'Ouwayja.

Alep est le principal enjeu du conflit qui ravage la Syrie depuis cinq, faisant plus de 300.000 morts et provoquant la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.

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