L’aquaculture intégrée à l’agriculture est une nouvelle expérience récemment introduite dans la wilaya de Djelfa par un investisseur privé dont les débuts sont déjà «encourageants», selon le promoteur du projet.
«Je me suis lancé dans ce projet depuis prés d’une année et demi, dans la région de Sayada, de la commune d’Ain Ouessara, à une centaine de km au Nord de Djelfa, et les premiers résultats me paraissent déjà encourageants», a indiqué Ben Ali Tarek, dans une déclaration à l’APS.
Il a assuré que cette première expérience du genre dans la capitale de la Steppe a été totalement financée avec ses moyens propres, après avoir bénéficié de plusieurs stages et sessions de formation sur l’activité aquacole.
Le jeune promoteur a jeté son dévolu sur deux types de poisson forts adaptés au climat local et à ce type d’aquaculture intégrée dans les bassins agricoles, soit le poisson chat et le telapia.
Il s’est félicité des avantages multiples assurés par ce type d’aquaculture pour la filière agricole locale car, outre la garantie d’une production piscicole fort bénéfique pour la région, l’élevage de poissons dans les bassins agricoles apporte aux eaux d’irrigation des éléments organiques d’une richesse inestimable pour le sol d’où leur contribution attendue au développement de l’agriculture.
Un pari que cet investisseur escompte tenir dés l’entrée en production de sa ferme aquacole, qui en est encore à ses balbutiements, car les poissons produits ne sont pas encore destinés à la vente, mais seulement à la reproduction.
«J’ai lancé mon projet par l’ensemencement de 24 alevins, qui se sont multipliés pour atteindre aujourd’hui 8000 poissons, mais j’ai besoin de créer ma propre banque d’alevins avant l’entrée en exploitation du projet», a-t-il expliqué.
Un investissement qui fait déjà des émules
L'expérience aquacole de Ben Ali Tarek a constitué le point de mire de la journée nationale de vulgarisation agricole, organisée le 1 er octobre courant à Djelfa et ayant donné lieu à l’exposition des réalisations du secteur, ainsi que des produits agricoles de la wilaya.
Le stand du jeune promoteur avait suscité curiosité et admiration auprès des agriculteurs présents, qui n’ont pas hésité à lui poser maintes questions sur son projet.
L’hadj Abdeslam, un agriculteur, a confié avoir été tellement «emballé» par le projet et les réponses encourageantes de M. Ben Ali qu’il a fait de suite part de son v£u de se lancer dans une expérience similaire, tout en requérant l’aide du jeune investisseur pour l’accompagner dans son projet.
Interrogé à propos de ce projet, Djilali Samer, directeur de la pèche et des ressources halieutiques de la wilaya d’Ain Defla, coiffant également Djelfa, Médéa et Tissemssilt, a indiqué que cette première expérience du genre à Djelfa est un «modèle» de l’aquaculture intégrée en milieu agricole.
«L’expérience est encourageante à plus d’un titre», a-t-il assuré, soulignant les efforts de sa direction en matière de promotion de l’élevage aquacole non intensif au niveau des barrages et retenues collinaires, et de la pêche continentaleen général, car adaptés aux régions de l’intérieur du pays, à l’instar de Djelfa.
Il a, en outre, observé que l’encouragement de l’aquaculture intégrée à l’agriculture participe à la diversification des revenus de l’agriculteur, tout en aidant à la création d’une ressource piscicole, qui s’ajoutera à la ressource animale et agricole déjà disponibles dans la région.
M.Samer a, à ce titre, fait part d’un autre projet similaire, relevant aussi d’un investisseur privé, actuellement en cours d’études.
Le projet, prévu à Messaad à 75 km au sud de Djelfa, vise l’élevage de crevettes en eau douce, selon le responsable, qui a affirmé que toutes les facilitations ont été accordées à l’investisseur en vue de la concrétisation de son projet, actuellement au stade des analyses physico-chimiques et bactériologiques des eaux nécessitées pour ce type d’élevage.
