Culture

21e Sila: Présence remarquée de la nouvelle dans l'actualité éditoriale

Publié par DK News le 02-11-2016, 14h26 | 53
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Un nombre important de recueils de nouvelles est proposé par les éditeurs algériens à l'occasion du 21e Salon international du livre d'Alger (SILA), une profusion qui marque un intérêt renouvelé des auteurs et des professionnels pour ce genre littéraire.

Aux côtés des quelques quatre-vingt nouveaux romans qui dominent toujours leurs étals, les éditeurs algériens spécialisés en littérature ont fait, pour ce 21e SILA, le pari de mettre en avant la nouvelle, une année après avoir consacré la poésie.
Arabophones en très grande majorité, ces maisons d'édition ont publié des nouvelles de romanciers confirmé, d'auteurs débutants, de critiques littéraires reconvertis dans cette forme courte, ou encore d'écrivains longtemps absents de la scène éditoriale.

"Dar El Kalima" par exemple propose pas moins de six nouveaux recueils dont celui, très remarqué, du critique littéraire Guelouli Bensaâd "Sadrou El Hikaya" (Le coeur du récit), dédié aux préoccupations les plus particulières de l'individu algérien.
"Dar El Kalima" publie, également pour le 21e Sila, "Qaliloun Mina El Ma' Li Kaï La Amchi Hafyan" (Un peu d'eau pour que je ne marche pas pieds nus) d'Abdelkarim Yaniya et "Min Moudhakirat Ghorfati" (Des mémoires de ma chambre) de Hafida Tagham, Prix 2015 Ghassan-Kanafani de la nouvelle (du nom de l'écrivain et homme politique palestinien).

L'éditeur Baghdadi, parie sur la notoriété naissante de Abdelwahab Aïssaoui, du lauréat du Grand Prix Assia-Djebar du roman en 2015, en publiant son recueil "Madjaz Assarw" (La métaphore du cyprès).
Autre romancière primée (Prix Abdelhamid-Benhadouga 2012), Amina Cheikh qui présente pour ce 21e Sila "Wa Achya' Moumila Okhra" (Et d'autres choses ennuyeuses), édité par Hibr.
La maison d'édition Mim publie pour sa part "Moghlak Aw Kharidj Madjal At-Taghtia" (Eteint ou en dehors de la zone de couverture), un recueil plein de maîtrise formelle et linguistique signé Khier Chouar.

Cet éditeur, parmi les plus actifs dans le paysage littéraire algérien, donne également sa chance à Karima Aïtouche avec un premier recueil titré "Al Wadjh Ath-Thalith Lil Mona Lisa" (Le troisième visage de Mona Lisa).

Vitalité éditoriale, promotion "insignifiante"
Absente depuis quelques années, l'auteure et journaliste Faïza Mustapha marque son retour avec "El Barrani" (L'étranger) édité par "Dar El Fayrouzi", alors que l'écrivain Mehdi Lalaoui propose des nouvelles expérimentales, mêlant les langues arabe et française, dans "Awkat El Hidjra" (Les temps de l'exil, éd. Casbah).

L'intérêt croissant des éditeurs et des écrivains pour la nouvelle en 2016 contraste cependant avec l'absence d'évènements consacrés à ce genre lors du 21e SILA qui a pourtant choisi de mettre à l'honneur la littérature, relèvent les observateurs de la scène littéraire algérienne.

Il en est de même pour l'université algérienne où la nouvelle et la poésie sont quasiment absentes des travaux des étudiants, comparés aux écrits académiques sur le roman, jugent-ils.
Le manque de promotion de ce genre narratif se traduit aussi par l'absence de Prix littéraires pérennes consacrés à la nouvelle, à l'exception notable du concours annuel organisé par l'établissement Art et Culture d'Alger.

Ce manque de "visibilité" apparaît, en outre, à travers une "très faible" participation algérienne aux distinctions, à l'étranger, couronnant les meilleurs nouvellistes.
A "AlMultaka", un concours en vue au Koweit dédié à la nouvelle, l'Algérie n'est représentée en 2016, notent encore les observateurs, que par six recueils sur les 189 présentés par l'ensemble des pays arabes.

Le livre économique entre engouement des visiteurs et défi de diversification

Le livre économique suscite un intérêt grandissant de la part des maisons d'édition, au regard des mutations économiques et financières enregistrées au double plan local et international, même si certains éditeurs déplorent un manque d'auteurs spécialisés. Les éditeurs rencontrés par l'APS lors du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila), ont affirmé que le livre économique suscitait ces dernières années un intérêt grandissant auprès d'un public à l'affût de la diversité des filières économiques dont la gestion, le management et le e-commerce.

A l'occasion du Sila qui a vu la participation de 961 maisons d'édition dont 290 algériennes, un espace particulier a été dédié au livre économique, avec des thèmes aussi riches que diversifiés (économie politique, industrie, commerce, transport, agriculture et gestion), destiné aux spécialistes et novices. Les visiteurs semblent particulièrement intéressés par les livres sur les techniques de création d'entreprises, d'élaboration des budgets et de promotion du rôle des organisations industrielles, outre ceux liés à la sociologie au travail, aux lois de finances, au commerce et aux douanes. Le PDG de l'ANEP, Djamel Kaaouan, a souligné l'attachement de son entreprise à diversifier les domaines d'édition pour couvrir un maximum de spécialités, y compris le livre économique.

«L'ANEP participe cette année avec plusieurs publications dans le domaine économique et des livres spécialisés dans la recherche académique économique, en sus de livres d'analyse et de modèles économiques». L'occasion était pour M. Kaaouan de préconiser l'ouverture de nouvelles perspectives d'édition pour combler le manque d'auteurs dans le domaine économique, particulièrement dans les nouvelles filières. De son côté, le Directeur commercial de la maison d'édition «Houma», relève «un manque de livres économiques», face à une demande de plus en plus croissante, notamment pour les livres édités en arabe.

Depuis la création de cette maison d'édition en 1995 et le lancement de la production de livres économiques en 1998, «nous avons perçu un intérêt grandissant chez les citoyens et les chercheurs, mais les auteurs d'ouvrages économiques restent peu nombreux», a-t-il déploré. Il a relevé une forte demande sur les livres traitant de la situation économique, particulièrement en termes d'amendement de lois économiques et de transactions commerciales.

Le partenariat pour encourager : les livres économiques
Le Directeur général de la «Maison des Académiciens», le jordanien Walid Al Sabah, a souligné que les mutations économiques internationales à l'instar de la crise financière avaient été à l'orogone de la parution de livres académiques traitant de l'économie en vue de répondre à la demande des universités, des institutions économiques, des travailleurs, des employeurs, voire des familles.

Selon l'intervenant, les conjonctures économiques internationales ont favorisé l'ouverture de nouvelles spécialités universitaires et académiques outre la publication de livres et d'analyses sur les causes et conséquences de ces nouvelles données économiques. «Les livres économiques et de développement durable attirent de plus en plus les lecteurs intéressés par la conjoncture économique et financière de leur pays et désireux de mieux comprendre le processus de développement économique dans un contexte marqué par la mondialisation», a-t-il expliqué. Pour sa part, le Directeur général de la Maison algérienne d'édition, de distribution et d'importation, Ameur Zemouri, a indiqué que son institution, forte de 18 ans d'existence, avait accordé durant ces deux dernières années un grand intérêt au livre économique par la conclusion de plusieurs accords avec des maisons d'édition internationales.

Le responsable a cité à titre d'exemple la convention liant sa maison d'édition à l'Organisation arabe du développement administratif relevant de la Ligue arabe, laquelle a permis la distribution de 28 titres dans les pays du Maghreb. Une autre convention a été conclue également avec une maison d'édition égyptienne en vertu de laquelle plusieurs traductions de livres économiques de l'anglais vers l'arabe ont été publiées pour enrichir les publications nationales dans le domaine économique.

Des visiteurs du SILA interrogés par l'APS estiment que les livres économiques, en dépit de leur disponibilité et diversité en Algérie, «ont besoin de centres d'études et de consulting pour garantir une production durable dans le domaine économique». Une étudiante rencontrée sur place a confié qu'elle vouait un grand intérêt aux publications récentes qui traitent des problématiques économiques et leurs répercussions sur la conjoncture socio-économique dans les pays arabes et étrangers.

Un autre étudiant en économie estime que les conjonctures nationales et internationales avaient donné naissance à des analyses de plusieurs approches économiques dans une tentative de proposer des solutions qui pourraient constituer une importante base de données académique pour les chercheurs et les décideurs. Il a, dans ce sens, mis en avant l'intérêt croissant porté aux ouvrages économiques qui dressent un constat de la conjoncture économique étayé d'explications de certains scénarios de l'après-pétrole.

 

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