Les cours du pétrole ont clôturé en légère baisse mercredi à l'issue d'une séance particulièrement hésitante, face aux incertitudes sur l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et à l'annonce d'une nette hausse des réserves américaines.
Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 24 cents à 45,57 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).
Au lendemain d'un bond de plus de 5%, la séance a été marquée par de nombreux revirements pour les cours, qui ont évolué dans le rouge comme dans le vert avant de terminer proches de l'équilibre.
D'un côté, "le marché a réagi par la négative à des chiffres sur les réserves" américaines, a mis en avant Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
"Elles ont nettement augmenté, que ce soit pour le pétrole brut ou les produits raffinés."
Les stocks de brut ont monté de plus de cinq millions de barils la semaine dernière tandis que les réserves d'essence et de produits distillés (fioul...) ont observé des progressions plus modestes mais inattendues.
Toutefois, même si c'est bien le niveau élevé de l'offre mondiale qui préoccupe le marché, les investisseurs ont vite semblé se retourner sur ce qui les préoccupe le plus depuis plusieurs semaines: les intentions de l'Opep.
Les marchés "sont confrontés aux spéculations sur ce qui pourrait se produire à l'issue du sommet de l'Opep à la fin du mois", plus précisément le 30 novembre, a expliqué M. Lipow.
Depuis que le cartel a annoncé fin septembre son intention de conclure un accord sur une baisse de l'offre, les cours fluctuent largement en fonction des rumeurs et des déclarations plus ou moins encourageantes sur le sujet et, après une longue période de déprime, leur bond de mardi a largement été alimenté par des bruits jugés de bon augure.
Désormais, c'est l'expectative qui domine avec des éléments discordants: parmi les actualités positives, l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, "va rencontrer la Russie demain à Doha", a rapporté M. Lipow.
L'attitude de la Russie alimente beaucoup de spéculations car elle ne fait pas partie de l'Opep mais fait partie des trois grands producteurs mondiaux, avec l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, et n'exclut pas de rejoindre un accord.
"Mais l'Iran et l'Irak ne seront pas là, alors que ce sont les deux pays qui sont en train de nettement accélérer leur production", a nuancé M. Lipow. "Cela témoigne des divisions qui demeurent au sein de l'Opep quant au type d'accord qui doit être conclu. Un simple gel ? Une vraie baisse de la production ? Mais dans quelle mesure ?".