Manger cinq fruits et légumes par jour, c'est bon pour la santé, mais aussi pour le cerveau. Le carotène qu'ils contiennent améliorerait l'efficacité cérébrale.
C'est bien connu, les carottes donnent bonne mine. Mais ce n'est pas leur seul bienfait sur notre santé : elles seraient aussi capables de renforcer le fonctionnement de notre cerveau. Et elles ne sont pas les seules : d'autres plantes et légumes affichent les mêmes bénéfices. Leur point commun ? Ils contiennent tous des caroténoïdes, qui donnent sa couleur orangée aux carottes mais sont aussi présents dans d'autres légumes, notamment ceux de couleur vert foncé.
Les chercheurs de l'université de Georgia, aux Etats-Unis se sont penchés plus précisément sur deux nutriments de la famille des caroténoïdes : la lutéine et la zéaxanthine. 40 personnes âgées de 65 à 86 ans ont participé à leurs recherches. Les scientifiques ont mesuré leur taux de lutéine et de zéaxanthine par deux moyens différents : un échantillon de sang, et une mesure de la lumière dans la rétine . Ils ont ensuite demandé aux participants de réaliser une tâche de mémoire . Ils leur ont présenté des pairs de mots à retenir, puis ils devaient retrouver le second mot de la paire à partir du premier. Pendant qu'ils effectuaient ces exercices, les chercheurs ont observé l'activité de leur cerveau grâce à l'Imagerie par Résonance Magnétique fonctionnelle (IRMf).
Une meilleure «efficience cognitive»
Aucune différence en termes de nombre de paires remémorées n'a été trouvée. En revanche, les personnes avec les taux plus importants de caroténoïdes ont utilisé moins de ressources cérébrales pour effectuer la tâche. Ceux avec les taux les plus faibles devaient au contraire mobiliser plus de puissance cérébrale et faisaient appel à davantage de zones différentes du cerveau. La différence se trouve donc non dans la performance mais dans l'efficience cérébrale.
Selon Cutter Lindbergh, auteur principal de l' étude parue dans Journal of the International Neuropsychological Society, « il est dans l'intérêt de la société de prêter attention au déclin cognitif des personnes âgées pour prolonger l'indépendance fonctionnelle de ces personnes ». Changer le régime alimentaire des seniors ou les supplémenter en lutéine et en zéaxanthine pourrait faire partie des solutions. Les auteurs de l'étude projettent de vérifier cette hypothèse par des nouveaux travaux de recherche.
Le secret du bonheur ? 8 fruits et légumes par jour
Voici la conclusion d'une nouvelle étude publiée dans le American Journal of Public Health : pour être heureux, il faudrait manger 8 portions de fruits et légumes par jour. On connaît la chanson : pour être en bonne santé, il faut manger (au moins) 5 portions de fruits et/ou de légumes par jour, soit environ 450 grammes.
Riches en fibres, en vitamines et en minéraux, les fruits et les légumes contribuent à prévenir les maladies cardiovasculaires, l'obésité, le diabète de type 2 et même certains cancers.
Mais selon une nouvelle étude publiée dans le American Journal of Public Health et menée conjointement par des chercheurs de la University of Warwick (Royaume-Uni) et de la University of Queensland (Australie), les fruits et les légumes permettraient également... d'être heureux.
Les chercheurs ont travaillé avec 12 385 volontaires - des hommes et des femmes adultes vivant en Australie. Pendant 4 ans (de 2009 à 2013), les participants ont tenu un journal alimentaire, sur lequel ils consignaient chaque jour la quantité de fruits et de légumes consommée. En parallèle, ils devaient également répondre régulièrement à des questionnaires concernant leur bien-être .
Bien sûr, leurs situations personnelles et professionnelles étaient également prises en compte par les scientifiques.
Verdict ? "Les personnes qui consommaient quotidiennement une importante quantité de fruits et de légumes étaient globalement plus heureuses que les autres. Nous avons d'ailleurs constaté un pic de bien-être autour de 8 fruits et/ou légumes par jour", explique le Dr Redzo Mujcic, de la University of Queensland. Pour rappel, 8 portions de fruits et/ou de légumes par jour = 720 grammes environ. Pas facile à appliquer, surtout en plein hiver !
"Les fruits et les légumes ont un véritable impact psychologique, ajoute le Dr Redzo Mujcic. Nous pensons que ça a un rapport avec les antioxydants : des études précédentes ont en effet trouvé un lien entre la consommation de flavonoïdes et de caroténoïdes et le bien-être général. Ils ne sont pas seulement bons pour la santé physique : ils pourraient aussi faire du bien aux personnes déprimées, par exemple !" Dans l'idéal, on choisit plutôt des fruits et des légumes de saison : plus concentrés en vitamines et en fibres, ils sont également meilleurs pour la planète.
Les légumes verts bons pour la santé des intestins
Pour améliorer la digestion et le développement des bonnes bactéries intestinales, il faudrait consommer des légumes verts.
Une molécule de glucose, présentes dans les légumes verts, serait capable de nourrir les "bonnes" bactéries du système digestif, selon les résultats d' une étude publiée dans la revue Nature Chemical Biology . Cet enzyme jusque-là inconnu les développe au point de détruire les mauvaises. Il favorise une meilleure digestion.
Les chercheurs de Melbourne (Australie) et de l'université de York (Royaume-Uni), ont découvert une nouvelle enzyme présente dans les légumes verts. Cette molécule riche en glucose SQ nourrit les bonnes bactéries intestinales et détruit les mauvaises, favorisant ainsi une bonne digestion et l'amélioration de la santé des intestins. « Cette enzyme, inconnue jusqu'à présent, était utilisée par les organismes tels que les bactéries et les moisissures pour se nourrir de son sucre, appelé sulfoquinovose (ou SQ), que l'on trouve en grandes quantités dans les légumes-feuilles comme l'épinard », explique le Dr Ethan Goddard-Borger. "A chaque fois que nous consommons des légumes-feuilles verts, nous consommons d'importantes quantités de glucose SQ, qui est utilisé comme source d'énergie par les bonnes bactéries".
Cette découverte pourrait être essentielle pour améliorer la santé digestive et mettre au point de nouveaux antibiotiques."Nous pensons qu'il sera possible d'utiliser ces enzymes répandus pour rendre possible la mise au point d'antibiotiques ciblés pour se prémunir des formes néfastes de l'E. coli et d'autres pathogènes, comme la Salmonelle, responsable d'empoisonnement alimentaire, tout en n'affectant pas la flore intestinale."«De nouvelles stratégies antimicrobiennes sont éperdument nécessaires du fait qu'un nombre grandissant de bactéries développe une résistance aux antibiotiques existants", conclut le chercheur.
