Monde

Brésil : Le Sénat adopte le gel des dépenses publiques, des heurts devant le Parlement

Publié par DK News le 30-11-2016, 16h39 | 25
|

Le Sénat brésilien a approuvé mardi en première lecture une mesure prévoyant de geler les dépenses publiques pendant 20 ans, mesure phare du gouvernement de Michel Temer, qui a généré des manifestations à Brasilia où des protestataires ont affronté la police.
Pour que la mesure soit adoptée, les sénateurs doivent donner leur feu vert à la proposition d'amendement à la Constitution (PEC) 55. Mardi soir en première lecture, ils ont voté l'amendement à 61 voix pour et 14 voix contre.
Le texte devra encore recevoir le feu vert des élus une deuxième fois pour être définitivement adopté.
Le texte vise à imposer pendant 20 ans un plafond aux dépenses publiques de l'Etat fédéral brésilien, lesquelles ne pourront pas croître globalement au-delà de l'inflation annuelle, y compris pour l'éducation et la santé.
Le texte est «fondamental pour contrôler la hausse des dépenses publiques», a jugé le président de la Chambre haute Renan Calheiros, haut dirigeant du PMDB, le parti de centre droit du président brésilien Michel Temer.
Sa collègue Katia Abreu, dissidente au sein du même parti, a jugé sévèrement le texte qui revient à «avouer au peuple brésilien que nous ne sommes pas capables de mettre en place un budget raisonnable».
Cette mesure phare du programme de redressement économique du gouvernement Temer a déjà été approuvée en première lecture par les députés courant octobre.
Le gouvernement la juge fondamentale pour éviter la faillite de l'Etat brésilien, enrayer la spirale inflationniste et permettre à terme une relance de l'économie brésilienne, plongée depuis 2015 dans une récession historique.
Une dizaine de milliers de personnes, ulcérées par ces mesures d'austérité, ont manifesté leur mécontentement dans la soirée de mardi devant le Parlement à Brasilia.
Des affrontements ont ensuite rapidement commencé à opposer à la police des poignées de manifestants aux visages souvent masqués, liés à des mouvements étudiants et à des organisations d'extrême gauche, selon les médias.
Ces manifestants ont enflammé des barricades et incendié quelques véhicules garés à proximité des bâtiments parlementaires.
La police anti-émeutes a riposté par des tirs nourris de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes pour tenter de les disperser. A la nuit tombée, la situation restait confuse.
Avant ces troubles, les manifestants avaient protesté sans incident, aux cris de «Dehors Temer», en allumant des feux de Bengale verts et rouges.
Ils exprimaient leur rejet de la proposition d'amendement, qui menace selon eux d'affecter gravement des systèmes de santé et d'éducation publique déjà très précaires.
Selon le ministère des Finances, de 1991 à 2015, les dépenses primaires de l'Etat (avant le paiement des intérêts de la dette) sont passées de 10,8% à 19,5% du PIB. La dette publique est passée de 52% du PIB en 2013 à plus de 70% en août, et pourrait atteindre 100% du PIB en 2024 si rien n'est fait.
APS

 

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.