Monde

Désœuvrement de la gauche en France : A quel candidat se vouer ?

Publié par Cherbal E-M le 04-12-2016, 15h34 | 51
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L’annonce de François Hollande de ne pas briguer un seconde mandat, pour inédite qu’elle est, n’en constitue pas moins une véritable source de désœuvrement pour les membres de la gauche française et particulièrement les militants du parti socialiste qui se retrouvent à quelques mois des élections présidentielles démunis de repères rassurants.

La réunion à laquelle a appelée  hier le patron des socialistes, Jean-Christophe Cambadélis, sous le slogan de la Belle Alliance populaire (BAP), dans l’espoir de recoller les morceaux après le retrait fracassant du président français, a finalement confirmé l’état de déliquescence du parti socialiste.

Boycottée par les candidats à la primaire et le premier ministre Valls dont l’annonce est de la candidature est attendue pour les prochaines heures, le forum s’est transformée en ‘’un éloge funèbre’’ selon les mots d’un participant cité par le site du journal www.leparisien.fr qui, de son côté évoque une ‘’ambiance mortuaire’’ lors de cette rencontre qui, écrit-il, « a tourné hier aux funérailles politiques de François Hollande, deux jours après son renoncement à briguer un second mandat ». Aux appels à l’unité, adressés aux différents candidats de la gauche pour  jouer le jeu des primaires, les échos sont restés inaudibles.

Le premier ministre Manuel Valls, après avoir fortement contribué à plomber l’avenir politique de François Hollande en plantant, avec d’autres, quelques clous dans son cercueil, a renoncé à y prendre part beaucoup plus, disent ses proches, par crainte d’être hué par des militants qui lui en veulent et lui font porter la responsabilité de l’échec du président qui, lui rappellent-ils est aussi le sien en grande partie.

« « Ma stratégie pour la primaire, ce sera de voter pour un tocard pour qu'on n'ait pas Valls ! », laisse entendre un militante citée par le même site, résumant un état d’esprit présent chez de nombreux éléments du parti socialiste et notamment dans le cercle des ‘’lieutenants ‘’ de François Hollande qui vont devoir se positionner après le retrait de leur  ‘’préféré’’. C’est peu dire que les plus proches de Hollande ne montrent pas un franc enthousiasme pour venir en soutien à Valls, à l’image du porte parole du gouvernement, Stéphane Le Foll ami de 26 ans de François Hollande qui préfère, pour le moment ‘’prendre  le temps de regarder et le recul nécessaire’’.

Réputé proche du Président Hollande, le collectif ‘’Démocratie 2012’’, regroupant plusieurs personnalités du parti socialiste, et notamment ses camardes de l’ENA, a dressé un réquisitoire  ‘’avec sévérité et colère’’, contre  « tous ceux qui, dans son camp, depuis le début du quinquennat, au cours des six derniers mois et au cours des 15 derniers jours, l'ont poussé à ce renoncement, sans précédent sous la Vème République », lit-on sur www.huffingtonpost.fr.

Le retrait du président donne des idées à des nombreuses personnalités que la cacophonie régnante pourrait pousser  à tenter l’aventure de la primaire. On évoque ainsi l’ancienne garde des sceaux, Christine Taubira, dont le nom est avancé par une pétition mise en circulation pour réclamer sa candidature et qui aurait atteint plus de 50000 signatures la fin de la semaine écoulée, selon le site 20minutes.fr,  qui rapporte que « Christiane Taubira, qui théoriquement dispose encore d’un délai de quinze jours pour une éventuelle candidature à la primaire de gauche, était présente le week-end dernier au « carrefour des gauches » à Bondy, aux côtés notamment de Martine Aubry, Claude Bartolone et Anne Hidalgo afin de chercher des convergences à gauche jugées vitales en vue de l’élection présidentielle. »

D’autres citent le nom de Ségolène Royal qui s’était déjà engagée à ne pas se présenter aux primaires mais que d’aucuns verraient bien tenter l’aventure en remplacement de son ex-compagnon. Des regards sont également portés sur Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’éducation qui s’est déjà distinguée par sa fameuse phrase, ‘’Valls a son identité politique et moi la mienne’’, prononcée à l’occasion du débat sur le burkini, et qui, soulagée  « de la tutelle présidentielle, elle pourrait être tentée de se lancer dans le grand bain », pronostique www.huffingtonpost.fr.

Cherbal E-M

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