Santé

Maladie de Parkinson : arrivera-t-on à la vaincre ?

Publié par DK News le 04-12-2016, 16h10 | 57
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Le 11 avril est la journée mondiale de Parkinson. L'occasion de faire le point, avec l'Association France Parkinson, sur la prise en charge de cette maladie neurologique chronique qui ne guérit pas mais dont on peut atténuer les symptômes.

Maladie de Parkinson : c’est quoi ?
La maladie de Parkinson est une maladie neurologique chronique due à un manque de dopamine au niveau cérébral. Elle affecte surtout le contrôle des mouvements, mais s'accompagne aussi de troubles non moteurs, tout aussi handicapants.

Contrairement aux idées reçues, elle n'est ni guérissable à l'heure actuelle, ni rare. En effet, elle est la 2ème cause de handicap moteur chez l'adulte après les accidents cardiovasculaires et la 2ème maladie neurodégénérative après l'Alzheimer.

En outre, elle n'affecte pas uniquement les personnes âgées car un malade sur 5 a moins de 50 ans, et ce n'est absolument pas "la maladie du tremblement". Si le tremblement reste le symptôme le plus connu de la maladie, il ne concerne que 64 % des parkinsoniens. La lenteur (88 %), la sensation de raideur (85 %), les douleurs (73,5 %), la difficulté à commencer un mouvement (57 %) et les pertes d'équilibre (56 %) sont des troubles moteurs tout aussi présents, voire plus fréquents.

Maladie de Parkinson : ce qui est fait
A ce jour, la maladie de Parkinson ne guérit pas. Néanmoins, les traitements actuels permettent d'en atténuer les symptômes, rendant ainsi le quotidien des malades plus "acceptable". Trois options thérapeutiques peuvent être proposées aux patients en fonction du stade de la maladie, de leurs symptômes et de leur âge :

- les médicaments (L-Dopa ou agoniste dopaminergique) qui permettent d'augmenter la fabrication de dopamine dans le cerveau ;
- la chirurgie : le médecin implante une électrode à des endroits précis du cerveau et « normalise » en quelque sorte son activité à l'aide d'un courant électrique (on appelle cela la stimulation cérébrale profonde) , un peu comme le ferait un pacemaker dans la stimulation cardiaque ;
- les traitements par injection avec une pompe à apomorphine. Cette pompe est un petit dispositif relié au tissu cutané via un cathéter. Elle permet d'administrer au patient une perfusion continue de médicaments dopaminergique).

Ces traitements permettent de corriger les symptômes mais ne peuvent encore guérir la maladie dont la progression, à ce jour, reste inéluctable.

Maladie de Parkinson : ce qui reste à faire
Malheureusement, des écueils importants subsistent dans la prise en charge thérapeutique des malades. "En cas d'urgence, décrocher un rendez-vous avec un neurologue, qui est pourtant cheville ouvrière de la prise en charge de Parkinson, peut être une vraie gageure. Or, le neurologue est le seul à maîtriser l'ordonnance du traitement antiparkinsonien et les risques d'interactions médicamenteuses" explique l'Association France Parkinson.

"De nombreux médecins, comme le personnel médical des hôpitaux, ignorent très souvent la complexité des médicaments antiparkinsoniens, leur administration impérative à heure fixe et leurs effets secondaires. Et les conséquences de cette méconnaissance peuvent être désastreuses".
De même, dans les régions françaises les moins favorisées, les traitements utilisés à un stade avancé de la maladie - comme la pompe à apomorphine - sont peu proposés. Faute de moyens et de professionnels formés, seuls 1,1% des parkinsoniens bénéficient à ce jour de la pompe à apomorphine.

Maladie de Parkinson : les champs de recherche
Si des progrès considérables ont été réalisés dans le traitement des troubles moteurs provoqués par la maladie, certaines questions restent encore sans réponse :
- Comment détecter la maladie de Parkinson plus tôt et faciliter son diagnostic ?
- Comment prévenir la perte des neurones lorsque la maladie est déclarée ?
- Comment retarder la prise de médicaments pour en limiter les effets secondaires ?

"Les études sur les troubles non moteurs de la personne atteinte de Parkinson, surtout après 15 ans de maladie, restent rares. Pourtant, avec le temps, la maladie s’accompagnent de symptômes qui ne sont plus dus au seul manque de dopamine dans le cerveau : grande fatigue (83%), troubles du sommeil (74%), douleurs (73%) ou problèmes urinaires (69%).

Ne perdons pas de vue qu’en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie, les maladies neurodégénératives représenteront un enjeu de santé publique majeur dans les prochaines années" insistent les responsables de l’association en cette Journée mondiale de Parkinson.

Cette dernière a versé près de 4 millions d’euros, ces 5 dernières années, à des projets de recherche sous forme de bourses ou de subventions.


 

La maladie de Parkinson démarrerait dans l'intestin

Les médecins qui soignent les patients atteints de la maladie de Parkinson savent que la maladie est souvent accompagnée d'un dérèglement du système digestif (constipation, ballonnements, indigestion, difficulté à avaler...). Ces symptômes apparaissent souvent avec les premiers troubles moteurs.

Une nouvelle étude de l'Institut de technologie de Californie aux Etats-Unis, publiée dans la revue Cell , laisse entendre que ces troubles intestinaux ne seraient pas la conséquence de la maladie de Parkinson mais joueraient un rôle crucial dès l'origine et le développement des troubles.

Il existerait un profil microbien propre aux malades atteints de Parkinson
En étudiant les troubles du cerveau sur des souris, les chercheurs ont découvert que les modifications du microbiome pouvaient déclencher la maladie de Parkinson.

Lorsqu'ils ont transplanté des échantillons fécaux de personnes atteintes de la maladie sur des souris stériles exemptes de tout germe mais génétiquement modifiées pour développer la maladie de Parkinson, les symptômes se sont aggravés. Alors qu'aucun symptôme n'est apparu sur les souris qui ont reçu des échantillons de bactéries intestinales de personnes non atteintes par la maladie de Parkinson.

"Ce que nous extrapolons, c'est qu'il existe un profil microbien différent qui régule la maladie de Parkinson. Les bactéries doivent libérer des substances chimiques qui activent certaines zones du cerveau et provoquent des dommages" explique à la BBC le Dr Sarkis Mazmanian, principal auteur de l'étude. "Plus généralement, cette recherche révèle qu'une maladie neurodégénérative peut avoir ses origines dans l'intestin et non seulement dans le cerveau comme on l'avait pensé auparavant".

La dépression fait le lit de la maladie de Parkinson
La dépression est associée à un risque accru de maladie de Parkinson, selon une nouvelle étude. Et plus grave est la dépression, plus important est le risque.

Des chercheurs suédois ont comparé 140 000 malades souffrant de dépression avec un groupe de 420 000 personnes qui n'en souffraient pas. Ils ont suivi les patients de ce groupe entre 7 et 25 ans et durant cette période, 3260 cas de maladie de Parkinson se sont déclarés. Ils ont alors constaté que le taux de maladie de Parkinson chez les personnes dépressives était trois fois supérieur à celui des personnes non atteintes par la maladie. En outre, ce risque était plus élevé chez les patients hospitalisés pour dépression, ce qui suggère que plus grave est la dépression, plus important est le risque.

Selon l'auteur principal de cette étude, le Pr Peter Nordstrom, gériatre à l'Université d'Umea en Suède, il y a deux explications possibles à ce lien entre les deux maladies : "Il se peut que la dépression endommage certaines zones du cerveau, ce qui fait le lit de la maladie de Parkinson. Mais il se peut également qu'au tout début de la maladie de Parkinson, les patients soient plus enclins à souffrir de dépression. Pour l'instant il est impossible de tirer une conclusion" souligne le Pr Nordstrom.

Récemment, une autre étude a montré que les migraineux étaient, eux aussi, enclins à souffrir de la maladie de Parkinson. Le risque serait multiplié par deux chez les personnes souffrant de migraine.

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