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Syrie : 6 ans de crise en Syrie, Astana et Genève ou l'espoir d'une résolution politique

Publié par DKnews le 15-03-2017, 16h41 | 42
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Six années de crise en Syrie, jugée par l'ONU comme «la pire catastrophe provoquée par l'Homme depuis la Seconde Guerre mondiale», se sont écoulées et les bélligérants du conflit peinent à s'entendre sur une résolution à même d'assurer un retour de la paix dans le pays.

Débutée le 15 mars 2011, la crise syrienne, qui s'est enlisée au fil du temps avec l'implication de groupes terroristes, tels que l'autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) ou le Front al-Nosra (branche du réseau terroriste al-Qaïda en Syrie), a déjà fait selon une ONG syrienne, plus de 320.000 morts, dont plus de 96.000 civils, parmi lesquels on compte 17.000 enfants.

De plus, ce pays qui comptait quelque 23 millions d'habitants avant le début de la crise, a vu près de la moitié de sa population contrainte de fuir son foyer, dont 6,6 millions déplacés internes. Le plus alarmant, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), est que 4,7 millions de personnes se trouvent dans des zones difficiles d'accès et dans les villes assiégées.

Ces chiffres font du conflit syrien, «cet immense raz-de-marée de sang et d'atrocités (...) la pire catastrophe provoquée par l'Homme depuis la Seconde Guerre mondiale», s'est alarmé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.

La paix en Syrie impose l'élimination du terrorisme

La situation en Syrie, après de multiples rebondissements, s'est tournée en faveur du gouvernement grâce aux percées militaires récemment enregistrées par les forces régulières syriennes avec le soutien de l'aviation russe, notamment à Alep et Palmyre.

L'instauration d'un cessez-le-feu national fin décembre entre les forces du gouvernement syrien et les factions de l'opposition armées, parrainé par la Russie, l'Iran et la Turquie, ainsi que le lancement du processus d'Astana (Kazakhstan), en corrélation des pourparlers de Genève -sous l'égide de l'ONU-, ont, en outre, permis d'asseoir pour la première fois les deux parties à la même table des négociations.

Cependant, en dépit de ces avancées, la crise en Syrie ne finira qu'après l'élimination totale du terrorisme.

Le président syrien, Bachar al-Assad est formel, «un règlement en Syrie englobe deux volets», le premier concerne «la lutte antiterroriste» qui représente «un devoir pour le gouvernement qui doit recourir à tous les moyens disponibles en vue d'éradiquer ce fléau qui détruit le pays». Le deuxième volet est «le dialogue intersyrien» qui impose «une réconciliation entre gouvernement et groupes armés».

 Conflit en Syrie ... conflit mondial

Une soixantaine de pays se trouvent aujourd'hui impliqués de près ou de loin dans le dossier syrien et oeuvrent, via différents canaux, pour l'essentiel diplomatiques, pour trouver une réponse définive à cette crise.

La communauté internationale tente ainsi à travers les pourparlers de paix sur la Syrie à Genève (quatre séries) et le processus d'Astana (trois rounds) d'asseoir les belligérants de la crise à la même table, mais sa mission semble délicate de par les tensions qui subsistent entre les parties, notamment sur la question de la «transition politique».

Pour le gouvernement, il n'est pas question de remettre en cause le sort du président Bachar al-Assad, tandis que l'opposition réclame un «organe gouvernemental de transition» disposant de tous les pouvoirs exécutifs.

Les Nations unies croient fermement que seule une solution politique peut apporter la paix à la Syrie et que tous les Syriens engagés dans cet objectif devraient redoubler leurs efforts pour la paix.
Ils estiment que le gouvernement syrien et l'opposition doivent participer d'«une manière constructive et sans condition préalable» aux pourparlers de paix.

Crise humanitaire et économie appauvrie

En Syrie, 13,5 millions de personnes sont dépendantes de l'aide humanitaire, selon l'ONU, qui avertit que les vulnérabilités augmentent alors que les financements sont hélas en retard sur les besoins.
Cette situation est également due à une économie syrienne appauvrie.

Selon des experts, le conflit a fait revenir trois décennies en arrière l'économie syrienne, privée de quasiment tous ses revenus et dont la majorité des infrastructures est détruite. Les systèmes d'éducation et de santé sont en ruines. Aussi, plus de 80% de la population de Syrie vit sous le seuil de pauvreté, selon une étude publiée en avril 2016 par l'ONU et l'université de Saint Andrews (Ecosse), qui révèle également que l'économie s'est contracté de 55% entre 2010 et 2015.

Les Nations Unies demandent cette année une somme de huit milliards de dollars pour répondre aux besoins des Syriens dans leur propre pays comme en exil.

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