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Massacres du 8 mai 1945 - Guelma : le four à chaux d’Héliopolis, le crématoire pour les martyrs du 8 mai 1945

Publié par DKnews le 07-05-2017, 19h15 | 97
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En dépit des 72 années qui se sont écoulées   depuis les massacres du 8 mai 1945 à Guelma, le four à chaux de l’actuelle   commune d’Héliopolis, transformé en four crématoire où ont été brûlées les   dépouilles d’innocentes victimes exécutées par la police coloniale,   témoigne encore de ces crimes, selon des témoignages toujours vivaces dans   la mémoire collective de la région.

Certains parmi ceux qui ont vécu ces évènements se souviennent que ce   four, situé dans une ferme de la région d’Héliopolis, à 5 km au nord de la   ville de Guelma, était initialement destiné à la fabrication de la chaux.

Les restes de ce four, appartenant à un colon du nom de Marcel Lavie, a   été transformé par des milices européennes en four crématoire pour "y   brûler les cadavres d’Algériens innocents". Ils témoignent à ce jour des   atrocités commises par des mains abjectes.

Mohamed Bouaoud, âgé de 15 ans à l'époque, fait partie des quelques   témoins encore vivants de ces massacres et garde en mémoire les détails de   ces évènements tragiques qui ont marqué cette région d’autant qu’ils ont   duré plus d’un mois, au cours duquel le sous préfet de Guelma, à l’époque,   André Achiary a livré une guerre sans merci aux Algériens en ordonnant des exécutions sommaires et en jetant leurs cadavres dans les champs et près des rives des oueds.

Ce même témoin a confié que l’odeur des corps en décomposition, empestant l’atmosphère, a incité les milices européennes à vouloir camoufler leurs crimes infâmes en transportant les cadavres des Algériens dans des camions jusqu’à la ferme Lavie pour les brûler, indiquant que pour ce faire, les Français ont fait appel à plus de 20 camions de transport de marchandises.

D’après des documents officiels détenus par des militants engagés dans la défense des droits des martyrs de ces massacres, plus de 500 cadavres de musulmans, pendus de manière sommaire en mai 1945, ont été exhumés des fosses communes dans lesquelles elles ont été jetées et acheminées, sous bonne escorte des gendarmes français, à l’aide de camions vers le four à chaux.

Ce dernier servait à brûler des pierres dans la région  d’Héliopolis où des détenus italiens, travaillant pour le propriétaire de la ferme, se chargeaient de brûler les dépouilles en y ajoutant des branches d’oliviers.

Kef El Boumba, l’autre lieu témoin de la grande barbarie

Non loin de cette ferme, se trouve un site de massacres collectifs ainsi qu’un important charnier d’ossements au lieudit kef El Boumba à l’entrée de la commune d’Héliopolis à proximité de l’oued Seybouse, comprenant 4 tranchées d’une longueur variant entre 20 à 25 mètres, renfermant chacune plus de 20 cadavres.

Le premier groupe de personnes pendues sur place compte 50 martyrs, dont Mohamed Tebbani et Hamid Djemaâoui, se rappelle Aicha Djemaâoui, la s£ur du chahid Hamid, alors âgée de 23 ans. Selon les chiffres avancés par l’association locale du 8 mai 1945, créée en 1995, le bilan approximatif des victimes de ces horribles massacres dépasse 18 000 martyrs parmi les enfants de Guelma et plusieurs régions de la wilaya, à l’instar de Belkheir, Ahmed Boumahra, Khazara et Oued Chahm.

Les informations émanant des membres de cette association font état de la simultanéité des évènements du 8 mai 1945 avec le marché hebdomadaire de Guelma qui drainait tous les habitants de la région, d’où le nombre important des participants à la marche pacifique, qui a pris naissance dans la région d’El Karamet en dehors de la muraille entourant la ville, s’élevant à plus de 2000 algériens.

Cela a semé la peur chez les Français qui ont décidé de riposter contre cette marche civilisationnelle avec une grande barbarie, au cours de laquelle sont tombés de nombreux martyrs, dont le premier était Abdellah Boumaâza dit Hamed.

Parmi les plus importantes actions concrétisées par l’association du 8 mai 1945 à Guelma dans le cadre de la commémoration de ces massacres, la réalisation de stèles commémoratives au niveau de 11 lieux qui témoigneront au fil du temps et des générations de la cruauté du colonialisme, en particulier au chef-lieu de wilaya où se trouvent l’ancienne caserne militaire, la voie ferrée, la gare ferroviaire ainsi que le club des scouts.

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