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Ukraine : Russes et Occidentaux s'accusent mutuellement de l'échec de l'accord de Genève

Publié par Dknews le 23-04-2014, 18h38 | 22
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Une semaine après la signature d'un accord à Genève, en vue d'une désescalade de la situation en Ukraine, notamment dans l'est du pays, le fossé continue à se creuser entre Russes et Occidentaux qui s'accusent mutuellement de l'échec de l'accord et de l'absence de volonté de régler la crise, qui fait craindre un «éclatement» du pays.

Jeudi dernier, un accord a été signé à Genève entre les ministres des Affaires étrangères ukrainien Andrïï Dechtchitsa, russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

Le document prévoit notamment le désarmement des groupes illégaux et l'évacuation des bâtiments occupés, aussi bien de la part des pro-occidentaux à Kiev que des séparatistes dans l'Est.
Mais les tensions, loin de retomber, sont encore montées d'un cran pendant les dernières 48 heures après une fusillade meurtrière à Slaviansk, bastion des séparatistes qui ont demandé au président russe Vladimir Poutine d'envoyer des troupes.

L'Occident accuse Moscou d'être derrière les troubles dans l'est de l'Ukraine

Le vice-président américain Joe Biden, en visite mardi à Kiev, a mis en garde la Russie contre «l'isolement» qui la menace si elle continue de vouloir «démembrer» l'Ukraine en soutenant les séparatistes dans l'Est du pays.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a quant à lui fait part à son homologue russe Sergueï Lavrov de sa «profonde inquiétude» quant au manque de «mesures positives» russes pour mener à une désescalade de la situation en Ukraine.

Face à l'impasse, les Américains, qui accusent Moscou d'encourager ces troubles, ont annoncé l'envoi de 600 soldats en Pologne et dans les Pays baltes pour des exercices et ont décidé de revenir aux menaces de sanctions.

«Il est temps de cesser de parler et de commencer à agir. (...) Nous devons voir des mesures prises sans délai, le temps est compté», a martelé M.Biden lors d'une déclaration devant la presse à Kiev, aux côtés du Premier ministre Arseni Iatseniouk. «Certains veulent démembrer l'Ukraine». 
Le vice-président a prévenu la Russie: si elle continue «ses provocations», elle risque de subir de nouveaux coûts et «plus d'isolement».

Moscou accuse les Etats-Unis de diriger l'Ukraine

En réponse aux accusations américaines, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a estimé hier que les Etats-Unis «dirigeaient» les actions des autorités de Kiev, alors que celles-ci ont annoncé la reprise de l'«opération antiterroriste» contre les séparatistes de l'Est du pays.

«Ils avaient annoncé la suspension de ce qu'ils appellent une +opération antiterroriste+, mais maintenant que le vice-président américain Joe Biden s'est rendu à Kiev, ils disent que cette opération repasse dans une phase active», a déclaré M. Lavrov à la chaîne télévisée Russia Today.

Lundi, Sergueï Lavrov avait exhorté les Etats-Unis à cesser de menacer la Russie avec des sanctions.
Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a assuré de son côté que la Russie était prête à faire face à de nouvelles sanctions occidentales touchant notamment des secteurs clés de son économie.

«C'est une voie sans issue, mais si certains de nos partenaires occidentaux décident tout de même de s'y engager, nous n'aurons pas d'autre choix que faire face avec nos propres forces. Et nous gagnerons», a déclaré M. Medvedev dans un discours devant la Douma (chambre basse du Parlement).

Risque d'«éclatement» de l'Ukraine

La Russie s'est dite prête hier à intervenir si ses intérêts étaient menacés dans l'est de l'Ukraine, après la relance d'une «opération antiterroriste»par Kiev contre des séparatistes déterminés à tenir leurs positions.
«Une attaque contre les citoyens russes est une attaque contre la Russie», a déclaré le chef de la diplomatie russe sur la chaîne RT.

Sur le terrain, un avion militaire ukrainien a été touché mardi par des tirs depuis Slaviansk, ville de l'est de l'Ukraine aux mains des insurgés séparatistes, et à 150 kilomètres plus à l'est, à Lougansk, les pro-russes, qui occupent les locaux des services de sécurité (SBU), ont nommé un «gouverneur populaire».
Ils ont décrété l'organisation d'un référendum le 11 mai afin de déterminer si la région doit continuer de faire partie de l'Ukraine ou proclamer son indépendance, avant de se prononcer sur un éventuel  rattachement à la Russie.

Cette décision rappelle l'organisation du vote, le 16 mars, qui a débouché sur le rattachement de la Crimée au territoire russe. Moscou propose d'instaurer une forme de fédéralisme accordant une très large autonomie aux régions russophones de l'Est, tandis que Kiev a promis une «décentralisation» leur déléguant certaines prérogatives ainsi qu'un statut spécial pour la langue russe.

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