La police birmane a évacué lundi un bidonville à la périphérie de Rangoun, la capitale économique, détruisant 4.000 cabanes et arrêtant six personnes qui tentaient de s'opposer à cette première grande évacuation forcée du gouvernement d'Aung San Suu Kyi.
L'opération, qui a débuté aux premières heures du jour dans la banlieue de Hlegu, a été menée par des dizaines de policiers armés, accompagnés d'employés municipaux munis de bâtons, de râteaux et de tronçonneuses, selon les médias. «Bande d'idiots. Vous êtes diaboliques. Comment osez-vous faire ça?», hurlait une femme, en sortant de chez elle.
A ses côtés, beaucoup d'habitants s'en prenaient au gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, au pouvoir depuis un peu plus d'un an, et qu'ils accusent de poursuivre la politique du précédent gouvernement conduit par d'anciens généraux.
«Le gouvernement est inutile et nous avons eu tort de voter. Il a peur de l'armée. Comment pouvons-nous leur faire confiance?», a hurlé un autre habitant à l'adresse des policiers. D'après un ancien fonctionnaire de la ville, un grand projet immobilier composé de plusieurs grands immeubles est prévu sur ce terrain.
L'exode rural et la hausse des loyers à Rangoun poussent des milliers de personnes à s'agglutiner dans des bidonvilles. Rangoun, la plus grande ville birmane et poumon économique du pays, compterait entre 10 et 15% de sa population dans ces quartiers.