Société

Saison estivale : Même nocifs pour la santé, les produits contrefaits largement sollicités

Publié par DKnews le 28-07-2017, 16h28 | 14
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En dépit de leur dangerosité reconnue sur la  santé du consommateur, les articles contrefaits parmi les plus usités  durant la saison estivale, à l’instar des lunettes de soleil ou des  produits de bronzage, demeurent très répandus sur le marché national et  largement sollicités par les Algériens.

Faisant partie du paysage extérieur des villes algériennes, le phénomène  de l’étalage d’articles divers à même le sol, sur des trottoirs censés être  réservés exclusivement aux piétons, semble avoir encore de beaux jours  devant lui, tant il semble faire le bonheur d’une large proportion de  consommateurs.

Peu regardants sur les conséquences redoutables de ces  produits sur leur santé, ces derniers sont en priorité soucieux de faire de  "bonnes affaires" eu égard aux prix sensiblement bas proposés par ceux qui  s’improvisent vendeurs.

Les tarifs de ces articles renseignent sur leur piètre qualité mais sont  un argument suffisant pour être écoulés aisément : pour moins de 500 DA, on  peut se procurer une paire de lunettes de soleil, déclinées sous leurs  différents modèles et formes et se voulant le plus imitatives des labels  internationaux d'origine, lesquels sont conçus selon des normes de sécurité  bien strictes afin de protéger contre l'exposition aux rayons ultraviolets  (UV).

"C’est beaucoup moins cher que ce qui se vend chez l’opticien ou en  vitrine'', s’accordent à argumenter de nombreux usagers de ce type de  marchandise, reconnaissant reléguer la préoccupation de leur santé en  second plan, car n’ayant "pas le choix". "Je ne peux me permettre  d’acquérir une paire de lunettes à plus de 20.000 DA, aussi esthétique et  sécurisée soit-elle"!, argumente Malika, une jeune cliente, croisée devant  un étal aménagé sur l’un des trottoirs de la place bruyante des Trois  horloges, à Bab El Oued. Affairée à sélectionner celle qui convient le  mieux à la forme de son visage, elle explique qu’après avoir perdu  récemment une paire chèrement payée, elle n’a plus les moyens d'en  renouveler une de même qualité.

 "Comment voulez-vous qu’un père de famille comme moi ayant 5 enfants en  charge puisse-t-il se permettre l’achat d’une paire de lunettes à un prix  pouvant nourrir ma famille pendant des jours"? , s’exclame de son côté,  Mohamed, en quête de cet article "pourtant indispensable" en ces jours  fortement ensoleillés. Il a fini par en acquérir une paire à la modique  somme de 400 DA, après avoir négocié une ristourne auprès du même vendeur.  

"Je ne m’aventure jamais à acquérir ce genre d’articles quel qu’en soit  le prix à payer!", s’exclame Salim, un quadragénaire à l’apparence très  soignée. Il explique qu’"il ne s’agit nullement de frimer en s’affichant  avec telle ou telle marque de lunettes, mais d’un souci de santé, de  confort et de bonne qualité".

Quant à savoir la provenance initiale de cette marchandise, les vendeurs  qui en ont été interrogés confirment ce qui relève du domaine public, à  savoir son origine chinoise: "Je m’y rends moi-même régulièrement, j’en  ramène par containers", lâche un jeune vendeur à la Place des Martyrs.

Il  désigne les deux boutiques qu’il loue non loin de là, rue Bab Azzoun et se  félicite d’exercer un commerce "rentable". Plus généralement,  explique-t-il, les vendeurs de ces articles, comme pour d'autres, se les  procurent de main en main, tout en s’assurant une certaine marge de  bénéfice.

Un danger pouvant conduire ... à la cécité

L’opticien Sofiane Abbela, est catégorique. Le danger des lunettes de  soleil, à la monture et aux verres non traités, peut se manifester dans les  heures qui suivent leur port: "Ces lunettes sont très nocives, la pupille  s’ouvrant lorsqu’il s’agit de verres non traités. Il faut savoir que bien  voir avec ne signifie pas que la vue est corrigée.

A la longue, les  dommages sont irréversibles et peuvent provoquer même la cécité. Ce qui  revient à dire que l’on perd beaucoup plus que ce que l’on croit gagner!",  assure ce dernier, comptant parmi les spécialistes exerçant dans le  populeux quartier de Bab El Oued. Il met en garde également contre la matière plastique recyclable avec  laquelle sont conçues les montures des lunettes de soleil et de vue.

Ce qui  n’est pas sans risques également pour la peau, notant que "souvent, des  personnes âgées souffrant de presbytie les achètent d’elles-mêmes alors  qu’il est recommandé de passer d’abord par un ophtalmologue qui prescrit le  type de verres adaptés et qu’il convient de se procurer auprès d’un  opticien" .

Le spécialiste explique que les verres traités ont des propriétés  anti-allergiques et anti-bactériques avec une garantie d’une année et un  numéro de série affichant leur traçabilité. Dans son local, les montures  sont cédées entre 3.400 et 6.000 DA alors que les verres varient de 800 à  1.800 DA. "Pour réduire la facture, 80% de ma clientèle recourt à une  astuce : acheter une monture bas de gamme et se procurer les verres ici,  les risques demeurent néanmoins d’un point de vue dermatologique",  observe-t-il.

Il souligne que si, de par le monde, la monture est essentiellement   fabriquée en Chine, le danger pour un pays comme l’Algérie est que la  marchandise qui y est importée est de qualité médiocre et par conséquent,  exposant les utilisateurs à divers risques sur leur santé. 

"J’ai ouïe dire que dans certaines wilayas, des confrères qui se sont  organisés en associations pour défendre les intérêts de la profession, en  sensibilisant les citoyens sur les dangers des produits contrefaits",  affirme-t-il, exprimant le souhait que l'initiative soit généralisée à  l'échelle nationale.

Des articles de bronzage tout aussi ... douteux

Pour être très demandés en été, les huiles et autres laits de bronzage  exposent, à leur tour, les usagers à des risques certains. Dans le lieu-dit  "Zoudj Aayoun", dans la basse Casbah, sont vendues diverses gammes de ces  articles, à des prix alléchants, allant de 400 à 1.000 DA. Certaines  reproduisant les franchises mondialement notoires, tandis que d’autres sont  moins connues.

"La demande est très forte pour ces articles et la plupart des clients  nous demandent les prix les plus bas arguant du fait que, de toutes façons,  ils ne s’en servent que durant la saison estivale", explique un des jeunes  vendeurs qui, pour attirer un maximum d’acheteurs, étale à la criée ses  tarifs.

Une virée dans l’une des échoppes principales du quartier de Bab El Oued,  spécialisée en cosmétiques, permet de réaliser la différence considérable  en qualité, à travers les tarifs qui y sont pratiqués. De 1.300 DA pour les  moins chers à plus de 2.000 DA pour certaines marques, ce qui n'es pas sans  rassurer sur l’origine des produits.

  "Souvent, les personnes adultes recherchent des lotions de bronzage pour  leurs enfants, considérant qu’ils n’ont pas le droit de prendre des risques  sur leur santé, tandis que pour leur propre usage, ils sollicitent les  produits les moins coûteux", indique le préposé à la caisse. 

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