Le projet de prolongation jusqu'à Vienne du réseau de chemin de fer russe pour l'acheminement du fret, retardé en raison notamment de la crise russo-ukrainienne de 2014, doit redevenir une priorité, a plaidé vendredi le gouvernement autrichien.
La construction de 400 kilomètres de voie à large écartement entre Kosice (Slovaquie, près de la frontière ukrainienne) et Vienne permettrait de connecter sans rupture de charge l'Asie à l'Europe centrale via la Transsibérien, a rappelé le ministre des Infrastructures, Jorg Leichtfried.
Envisagé depuis plusieurs années, le projet, évalué à 6,5 milliards d'euros, avait fait l'objet d'un protocole d'accord entre les chemins de fer russe, ukrainien, slovaque et autrichien en 2013, avant d'être mis en sommeil.
Une finalisation serait cependant souhaitable "maintenant", a déclaré le ministre, soulignant que "entre l'Extrême-Orient et l'Europe, le train est plus rapide et plus écologique que le fret maritime". Le projet, qui nécessiterait une dizaine d'années de travaux, pourrait générer au total quelque 30 milliards d'euros de valeur ajoutée en 30 ans, dont la moitié en Autriche, selon une étude de faisabilité rendue publique vendredi.
La nouvelle voie pourrait être empruntée chaque année par quelque 20.000 trains transportant jusqu'à 134 conteneurs chacun, selon les projections de ses promoteurs. "Les flux de marchandise existent assurément", a rappelé le ministre, qui a confié vouloir faire de Vienne la "plaque tournante logistique" du continent.
Le développement du trafic ferroviaire entre l'Europe et l'Asie est également une priorité de Pékin, dans le cadre de sa politique des Nouvelles routes de la soie.
De premiers trains de fret ont commencé à relier symboliquement Lyon (centre-est de la France) et Londres à la Chine cette année, mais ces convois doivent faire l'objet d'un changement d'essieu, l'écartement des voies dans les pays issus de l'ancienne Union soviétique étant plus large qu'en Europe centrale et occidentale.
