Les causes de la rectocolite hémorragique sont mal identifiées. Aujourd'hui, on pense que la rectocolite hémorragique associe des facteurs génétiques (une prédisposition familiale) avec des facteurs environnementaux non identifiés.
La rectocolite hémorragique, une maladie auto-immune
L’interaction des facteurs génétiques et du mode de vie amènerait le système immunitaire du patient à attaquer la couche superficielle de la paroi interne du rectum et du côlon. La rectocolite hémorragique serait donc une maladie dite « auto-immune » comme, par exemple, le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ou la sclérose en plaques.
Cette hypothèse est renforcée par la nature des symptômes non intestinaux de la rectocolite hémorragique (uvéite, rhumatismes, etc.) et par l’efficacité des traitements visant à réduire l’activité du système immunitaire.
La rectocolite hémorragique est-elle une maladie psychosomatique ?
Contrairement à une idée fausse, la rectocolite hémorragique n’est pas la manifestation physique d’une maladie psychique. De plus, s’il est bien établi que l’excès de stress semble favoriser le déclenchement et la sévérité des poussées, il n’est pas la cause première de cette maladie.
Peut-on prévenir la rectocolite hémorragique ?
Aujourd’hui, il n’existe pas de mesures de prévention qui puissent diminuer le risque de souffrir de rectocolite hémorragique. Il a été observé que les fumeurs et les personnes qui ont été opérées de l’appendicite sont moins touchés par la rectocolite hémorragique, mais l’ablation systématique de l’appendice ne semble pas protéger de la rectocolite hémorragique. La prévention des rechutes repose sur la mise en place d’un traitement d’entretien.
Le traitement de la rectocolite hémorragique
Aujourd'hui, la rectocolite hémorragique est une maladie dont on ne guérit pas définitivement. Le traitement médicamenteux de la rectocolite hémorragique a pour objectif de soulager les crises, prévenir les rechutes et les complications, ralentir la progression des lésions le long du côlon et maintenir la qualité de vie du patient.
Le traitement de la rectocolite hémorragique peut également mettre en œuvre des mesures chirurgicales.
Le suivi médical des patients atteints de rectocolite hémorragique
Les personnes qui souffrent de rectocolite hémorragique font l’objet d’un suivi médical dont la fréquence varie selon la sévérité de la maladie : une fois par an en l’absence de poussée et de traitements, deux fois par an chez les personnes qui prennent un traitement d’entretien sans connaître de poussées, une fois par mois voire plus fréquemment pendant les poussées.
Au cours du suivi médical, un examen endoscopique (rectosigmoïdoscopie ou iléocoloscopie) est effectué, qui permet au médecin de mesurer objectivement l’état de l’intestin à l’aide de divers scores de sévérité : par exemple, le score de Truelove et Witts, ou la classification de Montréal qui définit quatre degrés de sévérité (de S0 à S3) et trois degrés d’étendue des lésion (de E1 à E3).
La consultation de suivi médical permet également de faire un bilan sur les traitements et sur l’état nutritionnel du patient (à l’aide d’une prise de sang). Les personnes qui, pour contrôler leur maladie, sont obligées de prendre des corticoïdes pendant plusieurs mois font l’objet d’examens particuliers : mesure de la densité des os, mesure du taux de glucose (sucre) dans le sang, examen des yeux, etc.
Alimentation et rectocolite hémorragique
Dans la plupart des cas, la rectocolite hémorragique n’a pas de conséquence sur l’état nutritionnel des personnes qui en souffrent. Les formes les plus sévères peuvent entraîner une carence en fer (anémie) ou en certaines vitamines. Dans ce cas, des suppléments de vitamines et de minéraux sont prescrits. Le suivi nutritionnel des enfants et des adolescents atteints de rectocolite hémorragique est particulièrement important pour éviter un impact de la maladie sur leur développement.
Pendant les poussées, l’alimentation a peu d’influence sur les symptômes de la rectocolite hémorragique. Certains médecins recommandent de limiter ou de supprimer la consommation de légumes et de fruits pendant les poussées, ainsi que celle d’épices, de caféine et de boissons alcoolisées. En période de rémission, l’alimentation doit être équilibrée et diversifiée, sans restrictions.