Le Tchad a annoncé mardi avoir lancé un appel à la communauté internationale pour une aide de 32 millions d'euros en faveur de 150.000 ressortissants tchadiens rapatriés après avoir fui les exactions en Centrafrique, a-t-on annoncé de source officielle.
«Cette aide concerne 150.000 personnes rapatriées, soit environ 25.000 familles», a indiqué la ministre du plan Mariam Mahamat Nour, précisant que l'aide demandée concernait notamment «l'assistance alimentaire, la protection sociale, l'accès aux soins de santé de base (...)».
«Pour faire face à cette situation, nous estimons nos besoins à 21 milliards de francs CFA (environ 32 millions d'euros)», a indiqué la ministre. «Il nous est apparu nécessaire d'initier une stratégie de réponse d'urgence pour leur prise en charge», a expliqué le Premier ministre Kalzeubé Kayimi Deubé précisant qu'«il y a trois jours, les régions de Manddoul et du Logone occidental (sud, frontaliers de la Centrafrique) ont accueilli plus de 2.120 personnes».
La Centrafrique, pays de majorité chrétienne, a connu en mars 2013 la prise de pouvoir du chef rebelle Michel Djotodia, à la tête de l'ex-coalition rebelle Séléka, de majorité musulmane. Depuis sa chute en janvier 2014, les civils musulmans, associés par les populations à la Séléka, subissent de la part des milices chrétiennes anti-balaka de nombreuses exactions. Harcelés, pillés, lynchés, les musulmans en général, et les Tchadiens en particulier, fuient vers le voisin du nord, mais aussi en direction du Cameroun.
De nombreux autres ont fui dans les régions nord et centre de la Centrafrique. Lundi, un groupe armé a attaqué le convoi de 1.300 musulmans parti dimanche de Bangui vers le nord pour fuir les violences, faisant deux morts et six blessés, a-t-on annoncé mardi auprès de la force d'interposition africaine en Centrafrique (Misca).
