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Discours du roi d'Espagne sur la situation en Catalogne : Lectures divergentes chez les partis politiques espagnols

Publié par DKnews le 04-10-2017, 16h44 | 97
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Le discours télévisé du roi d’Espagne Félipe VI sur la situation en Catalogne, après le référendum «illégal» de dimanche dernier, diffusé dans la nuit de mardi a suscité des réactions et des lectures divergentes chez les différents partis politiques espagnoles.

Certains ont déploré l’absence dans le discours du chef de l’état, d’un appel au dialogue à même d’apaiser la tension qui règne dans la Catalogne depuis dimanche dernier, alors que d’autres partis, notamment les principaux partis nationaux ont apprécié le discours du roi qui a rappelé le nécessaire respect de l’état de droit, des règles de la démocratie et de la constitution.

Le porte parole du gouvernement régional de la Catalogne, Jordi Turull, a estimé, que le discours du chef de l’état espagnol est une énorme irresponsabilité et une «erreur de tous les points de vue».

Le dirigeant catalan a en outre estimé que le discours du roi a tout simplement «jeté de l’huile sur le feu», alors que le leader du parti nationaliste basque, Andoni Ortuzar, a exprimé sa «terrible déception» en soulignant que les  principaux dirigeants de l’état espagnol «ne veulent pas voir le véritable problème de la Catalogne» en déplorant enfin que le roi n’a pas «dédié un mot, un seul message aux millions de catalans qui veulent décider de leur avenir».

Pour Ram?n Espinar, porte-parole de Podemos au sénat, le Roi vient de faire le discours «le plus irresponsable en 44 ans de monarchie constitutionnelle», alors que le secrétaire à l’analyse stratégique de la même formation politique, Inigo Errejon, a souligné que le roi a raté l'opportunité de faire partie de la solution. «Pas un appel au dialogue, pas une proposition. Cela me laisse inquiet», a-t-il écrit dans un tweet.  

De son côté la maire de Barcelone, Ada Colau, a également regretté que dans le discours du roi,   aucune mention n’a été faite, «ni aux blessés du premier octobre, ni au dialogue».

Les grands partis espagnols favorables au discours du chef de l’état  

Le parti de Ciudadanos a, dans un communiqué, fait l’éloge du discours du roi dans lequel il a soutenu que l’état doit assuré l’ordre constitutionnel «devant ceux qui veulent rompre l’unité de l’Espagne». La formation orange indique que le discours du chef de l’état contenait «Un message clair et solidaire pour les Espagnols et les Catalans».

Le parti socialiste a pour sa part apprécié le discours du roi qui a défendu «l’état de droit, la constitution et l’intégrité territoriale du pays», a indiqué le secrétaire aux relations institutionnels du PSOE, Alfonso Rodriguez Gomes. Le chef de l’état a défendu dans son discours «la légalité» tout en appelant au «calme et à la sérénité»  pour faire face l’avenir, a-t-il souligné.

De son côté, le secrétaire adjoint à la communication du Parti populaire, le parti au pouvoir, Pablo Casado, a estimé que le roi a souligné «son attachement à la légalité et à l’état de droit en demandant aux autres partis de se joindre au message d’harmonie et de responsabilité» lancé par le roi dans son discours.  

Pour le parti populaire, le roi s’engage avec la légalité car «il ne peut y avoir de démocratie sans loi» et espère par ailleurs que «la force, l’unité et la responsabilité de la majorité des partis permettront de répondre au grave défi auquel sont confrontés les espagnols».

Le roi d'Espagne Felipe VI a fustigé mardi les dirigeants indépendantistes de la Catalogne en les accusant de s'être mis «en marge du droit et de la  démocratie», annonçant que l'Etat devait «assurer l'ordre constitutionnel».  

«Ces autorités, d'une manière claire et catégorique, se sont situées totalement en marge du droit et de la démocratie», a déclaré Felipe VI lors d'une rare allocution télévisée, deux jours après la tenue d'un référendum d'autodétermination interdit en Catalogne dont la finalité est selon lui «de proclamer illégalement l'indépendance».  

L'Espagne vit sa crise politique la plus grave depuis février 1981, quand l'intervention télévisée du roi Juan Carlos, père de Felipe VI, avait été décisive pour stopper une tentative de coup d'Etat militaire.

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