Société

Vente de tabac en France : Le marché parallèle loin de se casser la pipe

Publié par Cherbal E-M le 06-10-2017, 16h02 | 42
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Ils ne sont pas aussi nombreux que les autres catégories sociales qui ont l’habitude  de battre le pavé à Paris, mais les buralistes    entendent bien se faire entendre, avec leur manifestation à Paris, notamment aux abords du ministère de la santé, pour dénoncer la hausse des prix envisagée.

Pour manifester leur opposition au paquet de cigarettes à 10 euros, ils ont organisé une opération escargot lancée depuis Maison Alfort (Val de Marne) pour converger vers avenue Duquesne, siège du ministère de la santé, où des centaines de buralistes sont venus dure leur ras le bol et surtout pointer l’inefficacité des politiques publiques de lutte contre la contrebande des cigarettes.

« Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a annoncé une hausse progressive du prix du paquet de cigarettes, programmée dès début novembre, avec une première augmentation de 72 centimes d'euros», rapporte le site du quotidien gratuit 20minutes.fr ajoutant que, fortement opposés à cela, les buralistes en appellent à une harmonisation des politiques tarifaires européennes  en matière de tabac.

Les organisateurs de la manifestation font par ailleurs remarquer Que pas moins de 5000 d’entre eux sont sous la menace de disparation du fait de cette politique des prix et du manque de sérieux dans la lutte contre le marché noir.

Cela rappelle le triste record détenu par la France qui se trouve ainsi ‘’championne d’Europe’’ du trafic illicite de cigarettes. «A quelques jours de l'Euro, les Français se rêvent en champions d'Europe de football.

Mais la France a déjà gagné un autre titre européen en 2015 : celui du commerce parallèle de tabac, faisait remarquer en juin 2016, le site www.economiematin.fr en précisant que   dans  « aucun autre pays en Europe on ne fume autant de cigarettes volées et contrefaites qu'en France. Et la situation ne fait qu'empirer d'année en année. »

Sur la base d’une enquête de terrain effectuée auprès des cigarettiers français par le  cabinet d'études KPMG, ce site retient que, pour l’année 2015, « 27,1% des cigarettes fumées dans l’Hexagone ne provenaient pas des circuits légaux, soit plus d’une cigarette sur cinq (contre 26,3 % en 2014). »

Ces indications étant données alors que le paquet de cigarettes était au prix de 7 euros, il est aisé de comprendre l’ampleur que prendra le phénomène du marché parallèle avec un prix de 10 euros le paquet.

Le prix est donné comme principal levier d’accroissement du trafic de cigarettes, avec la précision que la France est le pays qui vend les cigarettes les plus chères sur le marché européen. Les analystes mettent également en relief une autre faiblesse liée au régime répressif qui ne semblerait pas dissuasif pour les trafiquants de cigarettes : « à peine entre 500 euros et 2500 euros.

Pas de quoi freiner les trafiquants qui peuvent, selon la provenance des cigarettes, revendre celles-ci 4 fois plus cher en France que le prix d'achat », fait remarquer economiematin.fr. Ce qui est certain c’est que le trésor public français ne cesse de déplorer   un manque à gagner important du à ce phénomène.

« Alors que les taxes auraient dû rapporter 18 milliards d'euros (si toutes les cigarettes fumées étaient légales), elles n'auront rapporté que 14 milliards », pointe ce site qui conclut naturellement à une perte sèche de 4 milliards d’euros.

Pour leur part, les buralistes tentent une nouvelle fois d’alerter sur les menaces que fait peser le marché noir du tabac. A leur niveau le combat est encore long mais il  n‘est pas question de se laisser rogner les marges.

Pour preuve, ils ont décidé il y a quelques mois de lancer leur propre marque commerciale  de cigarette baptisée LCB (la cigarette du buraliste). Fabriquées en  Bulgarie, avec une petite partie de tabac produit en France, les paquets sont cédés au prix de  6,60 euros, soit 10 centimes de plus que le prix d’un paquet normal.

La distribution se fera selon le bon vouloir des buralistes, tandis qu’aucune prévision    de vente n’est encore avancée par les responsables de la fédération des buralistes français.

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