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Nucléaire iranien : Trump devrait dévoiler une stratégie «certifiant» ou «remettant en cause» l'accord entre Téhéran et les grandes puissances

Publié par DKnews le 13-10-2017, 16h21 | 31
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Le président américain Donald Trump devait dévoiler vendredi une stratégie qui pourrait «certifier» ou «remettre en cause» l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu entre Téhéran et les grandes puissances en 2015.

Conclu à Vienne par l'Iran avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne, le Plan global d'action commun (PGAC) prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions en échange de la garantie que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.

Une remise en cause, au moins partielle, de l'avancée «emblématique» de son prédécesseur Barack Obama, s'annonce comme l'une de ses décisions les plus controversées, neuf mois après son arrivée au pouvoir.

M. Trump, magnat de l'immobilier est, de fait, très isolé sur ce dossier: Téhéran bien sûr, mais aussi tous les autres signataires de ce texte historique - Moscou, Pékin, Paris, Londres et Berlin - ont mis en garde contre un retour en arrière aux conséquences imprévisibles.

Lors d'un discours prévu à 12H45 (16H45 GMT), M. Trump qui a à nouveau parlé mercredi d'un «très mauvais accord», devrait plaider selon les analystes pour une approche «plus agressive» dans la vérification des engagements de l'Iran et renvoyer la balle dans le camp du Congrès sur l'avenir de ce texte qui vise à empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.

S'il ne devrait pas se retirer de cet accord conclu par l'Iran et le Groupe des Six, le président américain pourrait ouvrir une période de grande incertitude en refusant de «certifier» le fait que Téhéran respecte ses engagements, en dépit des assurances en ce sens de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Aussi, une «non-certification» placerait, de facto, le Congrès américain en première ligne: les parlementaires auraient alors 60 jours pour décider de ré-imposer, ou non, les sanctions levées depuis 2015.

Un retour des sanctions signerait clairement la mort de cet accord âprement négocié.Mais d'autres scénarios sont possibles, d'autant que plusieurs membres de l'administration Trump, au premier rang desquels le général Jim Mattis, chef du Pentagone, ont affirmé que le texte était dans l'intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis.

Que vont faire les élus américains ? «C'est notre inquiétude», reconnaît un diplomate occidental, cité par des médias, pressant les sénateurs de trouver un «compromis pour ne pas tuer l'accord».
La réaction de l'Iran ne s'est pas faite attendre.

«Si les Etats-Unis prennent une position hostile à l'égard d'un accord international», «ils ne s'opposeront pas seulement à l'Iran mais au monde entier», a dores et déjà assuré le président iranien Hassan Rohani.

Si Téhéran et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980, au lendemain de la révolution islamique de 1979, la fin de la présidence Obama avait marqué le début d'une évolution.
Peu après la signature de l'accord nucléaire, le président démocrate Obama avait jugé que cet accord donnait «une chance d'aller dans une nouvelle direction».

Mais depuis son installation à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump n'a eu de cesse de durcir encore le ton face à Téhéran en critiquant l'accord sur son programme nucléaire, dont les premières négociations ont été entamées en 2003 avant de déboucher sur l'accord de 2015 après douze ans de crise et 21 mois de négociations acharnées.

Un accord conclu après d'âpres négociations et entériné par le Conseil de sécurité

 Au termes de cet accord, conclu après de longues et âpres négociations et entériné par le Conseil de sécurité de l'ONU, Téhéran s'engage à réduire ses capacités nucléaires (centrifugeuses, stock d'uranium enrichi...) pendant plusieurs années.

Le but est de rendre quasiment impossible la possibilité pour l'Iran de se doter de l'arme atomique, tout en assurant à Téhéran, qui a démenti toute visée militaire, le droit de développer une filière nucléaire civile.

Conformément à ce qui est prévu par l'accord, l'Iran a réduit à 5.060 le nombre de ses centrifugeuses en activité servant à enrichir l'uranium (contre 10.200 au moment de la signature de l'accord) et s'engage à ne pas dépasser ce nombre pendant une durée de 10 ans.

Téhéran a également accepté de modifier son réacteur à eau lourde d'Arak, sous le contrôle de la communauté internationale, de manière à rendre impossible la production de plutonium à usage militaire dans cette installation.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est chargée de contrôler régulièrement tous les sites nucléaires iraniens, avec des prérogatives considérablement accrues.

L'Iran a accepté un «accès» limité de l'AIEA à des sites non nucléaires, notamment militaires.
L'AIEA a mené au moins 400 inspections régulières de sites iraniens ainsi que 25 visites de dernière minute, auxquelles Téhéran consent au titre exclusif de la mise en oeuvre du texte et du protocole additionnel au Traité de non prolifération (TNP) que l'Iran a accepté d'appliquer.

Le 9 octobre, le chef de l'AEIA a de nouveau confirmé, pour la huitième fois, que l'Iran respectait ses engagements au titre de l'accord nucléaire. L'accord, entériné par le Conseil de sécurité le 20 juillet 2015, est entré en vigueur le 16 janvier 2016, ouvrant la voie à une levée partielle des sanctions internationales contre l'Iran.

Les embargos de l'ONU sur les armes conventionnelles et sur les missiles balistiques sont maintenus jusqu'en 2020 et 2023 respectivement.

Cependant, le Conseil de sécurité peut accorder des dérogations au cas par cas.
De nombreuses sanctions internationales ont été depuis levées, ouvrant notamment la porte aux investissements étrangers.

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