
Une cascade de suspension touche les athlètes russes accusés de dopage, suscitant la consternation des autorités sportives de Moscou qui ont décidé de recourir aux tribunaux d'arbitrage civils pour «dénoncer les attaques contre le sport russe et défendre des athlètes injustement sanctionnés».
A moins de trois mois des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang (Corée du Sud/ 9-25 février 2018), la liste des athlètes russes suspendus pour dopage s'est encore allongée, après la sanction infligée par la Commission de discipline du Comité international olympique (CIO) à quatre spécialistes du Skeleton, qui se voient ainsi privés des jeux de Pyeongchang.
Il s'agit d'Alexandre Tretiakov, Elena Nikitina, Olga Potylitsyna et Maria Orlova, qui avaient participé aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, et qui sont accusés d'avoir violé les règles antidopage.
Six skieurs russes ont également été punis. Pour le vice-premier ministre russe Vitaly Moutko, la commission de discipline du CIO «veut poursuivre l'application des sanctions contre tous les athlètes russes qui ont prétendument violé les règles de l'antidopage, et ce malgré l'absence de preuves réelles».
«Les avocats voient tout et nous informent que les développements dépassent le cadre des normes légales», a déclaré M. Mutko dans une interview accordée à l'agence TASS. «Cela peut difficilement être appelé une procédure légale puisque les raisons des athlètes restent ignorées (...) Je crois que ce n'est pas le CIO qu'il faudra blâmer, car cela est, peut être, le résultat de ceux qui sont derrière le scénario actuel.», a t-il ajouté.
Le ministre russe a déclaré en outre : «Nous nous battrons jusqu'au bout , car il n'y a pas eu de justifications dûment écrites, ce qui peut donc faire l'objet d'un appel (...) Pour nos prochaines étapes, nous allons nous tourner vers des tribunaux d'arbitrage civils».
De son côté, le parlementaire russe Valery Gazzzayev a estimé que la Commission de discipline du CIO, «continuera à prendre des décisions injustes contre les athlètes russes qui doivent cependant défendre leurs droits».
«La commission du CIO a déjà tenu plusieurs réunions, et cette fois encore, c'est le même scénario : des décisions sont prises pour disqualifier nos meilleurs athlètes, ce qui est totalement injuste», a déclaré Gazzayev, vice-président de la commission Sport, Tourisme et Jeunesse à la Douma (Parlement).
Pour le député russe, «Ces attaques contre le sport russe vont bien sûr se poursuivre et s'intensifier, non seulement d'ici la tenue des jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud, mais aussi dans la perspective des élections prévues en mars prochain dans ce même pays».
«Les opposants de la Russie russes visent à créer un contexte négatif autour de la Russie afin d'influencer les résultats de la prochaine réunion du CIO en décembre laquelle décidera de la participation ou non de l'équipe russe aux Jeux Olympiques de PyeongChang «, a déclaré le député.
Le 18 novembre dernier, le ministère russe des Affaires étrangères avait déploré, dans un communiqué, les «tentatives d'utilisation des rendez-vous sportifs internationaux comme leviers de pression», soulignant la nécessité d'une «séparation entre le sport et la politique».
«Nous constatons avec regret que de nombreuses tentatives ont été faites récemment pour utiliser les grands événements sportifs internationaux et le sport en général, comme levier de pression et comme un moyen de servir des intérêts conjoncturels», a notamment déclaré le ministère russe.
En novembre 2015, Richard McLaren, président de la commission spécialisée de l'AMA (Agence mondiale antidopage) avait affirmé que la Russie avait mis en place un système de dopage institutionnalisé, alors que Moscou a démenti, à plusieurs reprises, toute existence d'un tel système, insistant sur la responsabilité individuelle des sportifs dopés ou de responsables ayant poussé au dopage.