La langue amazighe (tamazight) peut faire l’objet d’une évaluation pour pouvoir l’intégrer en France en tant qu’épreuve écrite facultative au baccalauréat, a indiqué le ministère français de l’Education.
"L'apprentissage de la langue amazighe n'est pas proposé dans le système scolaire français, mais cette langue peut toutefois faire l'objet d'une évaluation au titre d'une épreuve écrite facultative du baccalauréat", a répondu le ministère à une question écrite du député de la Nouvelle Gauche Régis Juanico qui attirait son attention sur l’enseignement de la langue et de la culture amazighes.
Dans sa réponse publiée mardi dans le Journal Officiel, le ministère a rappelé que les enseignements de langue et de culture d'origine (ELCO) sont organisés par des accords bilatéraux d'Etat à Etat signés entre 1977 et 1985 et publiés sous forme de décrets sur la base de la Directive européenne du 25 juillet 1977 qui vise à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants. Ces enseignements concernent neuf Etats, rappelle-t-on. Il s’agit de l'Algérie, la Croatie, l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie.
Concernant les trois pays du Maghreb où la langue amazighe est parlée, l’accord avec l’Algérie, qui l’a inscrite dans sa Constitution en tant que langue nationale et officielle, a été signé à Paris le 1er décembre 1981 dans le cadre de la coopération algéro-française dans le domaine de l'enseignement à l'intention des élèves algériens en France.
A cet effet, le ministère français de l’éducation a indiqué que dans le cadre des négociations relatives à l'évolution des ELCO en enseignements internationaux de langues étrangères (EILE) qui ont été menées avec l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, "seule la transformation du dispositif d'enseignement de la langue arabe a été abordée".
Le député a fait remarquer que la langue amazighe "n'a pas été prise en compte, alors même qu'elle représente une part importante des langues parlées dans les pays du Maghreb", soulignant que son usage en France "concernerait environ la moitié de la population originaire de ces pays". L’enseignement de tamazight est assuré en France, pour la communauté algérienne, par le service ELCO-Algérie coordonné par le professeur Noureddine Toualbi.
Cette langue, qui n’est pas encore intégrée dans le système scolaire français comme l’arabe, est enseignée à travers les associations culturelles dans plusieurs villes françaises, dont Paris et ses banlieues, Roubaix, Rouen, Toulouse, Nancy.
C’est une vingtaine d’enseignants qui assurent les cours à environ 900 élèves, a-t-on indiqué au niveau de l’ELCO-Algérie, précisant que tamazight est enseigné à l’Ecole internationale algérienne Malek-Benabi de Paris dans les trois paliers de l’enseignement.
