La haute-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a exhorté vendredi le Conseil de sécurité à s'assurer que la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) dispose des effectifs dont elle a besoin.
A ce propos, elle a rappelé qu'en dedécembre dernier, le Conseil de sécurité avait décidé que le nombre de Casques bleus de la Minuss allait passer de 7 700 à 13 200, mais elle a observé que les pays contributeurs de troupes n'ont pas encore fourni environ deux tiers des troupes supplémentaires.
Ces Casques bleus supplémentaires «sont absolument nécessaires», a-t-elle insisté lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Soudan du Sud. Affirmant que le plus jeune pays du monde «a une longue histoire de souffrances», Mme Pillay a soutenu que le peuple sud-soudanais se tourne vers le Conseil de sécurité pour qu'il exerce son autorité afin de garantir une solution politique rapide «à cet horrible conflit».
La haute-commissaire aux droits de l'homme s’était rendue en début de semaine au Soudan du Sud pour évaluer la situation des droits de l'homme dans ce pays après des massacres à Bentiu et à Bor. Elle était accompagnée du Conseiller spécial des Nations unies sur la prévention du génocide, Adama Dieng.
Lors d'une conférence de presse, mercredi dernier dans la capitale sud-soudanaise Juba, Mme Pillay avait dénoncé l'attitude des dirigeants sud-soudanais estimant qu'ils s'étaient lancés dans une lutte de pouvoir personnelle conduisant leur propre peuple au bord de la catastrophe.
Vendredi, M. Dieng a également fait un exposé devant le Conseil sur la visite effectuée au Soudan du Sud en début de semaine.
Selon lui, la violence actuelle au Soudan du Sud n’est pas motivée par le désir de changer le pays, mais plutôt par des intérêts personnels liés à l’accès à la richesse pétrolière et aux ressources de développement, en appelant la communauté internationale «à ne pas être complice de cela».
