Culture

Chlef : Abdelkader Khebbache, un artisan vanneur hors pair

Publié par DKNews le 03-01-2018, 16h09 | 63
|

L’artisanat du Doum (vannerie) à Chlef est   actuellement menacé de disparition. Et pour cause. Les ustensiles en   plastique ont quasiment envahi notre quotidien, n’était-ce la détermination   d’une poignée d’artisans à assurer la survie de cette activité séculaire,   ayant pour base le Doum, une plante d’une vingtaine de centimètres (ou   palmier nain de son nom scientifique). 

A 85 ans révolus, l’artisan vannier Abdelkader Khebbache fait partie de   ces artisans chevronnés, dont les doigts en or continuent de travailler le   Doum pour en faire différents objets utiles de la vie quotidienne, à leur   tête le «Tefal», très réputé dans la région de Chlef. 

Originaire de la localité d’El Hadjadj, âami Abdelkader, un artisan   rencontré par l’APS en marge du Salon de l’artisanat de Chlef, représente   la parfaite image de l’amour du métier, soit le Doum, dont la pratique a   sensiblement baissé, «à cause de l’invasion du plastique», selon   l’expression de âami Abdelkader, cet homme qui a passé 75 ans de sa vie   dans la profession, tout en gardant le sourire. 

Un large sourire qu’il réserve à tous les clients qui viennent solliciter   ses réalisations, dont il se dit être «hautement fier», car elles sont le   fruit d’une pratique qui lui a été enseignée alors qu’il n’avait pas plus   de 10 ans. 

En effet, l’histoire de cet artisan hors pair avec le Doum a commencé en   1942, lorsque son père, devenu incapable de tisser le Tefal (sorte de grand   ustensile utilisé dans la préparation du Couscous), à cause de son âge, fit   appel à lui et lui montra les gestes à faire pour achever le travail qu’il   avait commencé, a-t-il raconté à l’APS. 

C'est ainsi que l'artisan vannier est «entré dans le métier» qu’il ne   quitta plus d’ailleurs, en en faisant sa principale source de revenu durant   l’occupation française, mais surtout après l’indépendance de l’Algérie, une   période faste pour lui, car son travail lui a valu une belle réputation   dans toute la région d’El Hadjadj et d’Ouled Abdelkader. 

La décennie noire fut malheureusement à l’origine d’un certain déclin de   cette activité artisanale à Chlef, mais malgré cette baisse âami Abdelkader   a persévéré dans son travail, contre vents et marées, jusqu’au jour   d’aujourd’hui, en dépit des aléas de l’âge (faiblesse physique et baisse de   la vue). 

En effet, l’artisanat du Doum est une activité manuelle nécessitant une   certaine vigueur et une force physique que Ami Abdelkader n’a plus, en   dépit d’une volonté à toutes épreuves, que bon nombre de ses confrères lui   envient, en admirant sa détermination à préserver coûte que coûte un métier   légué de père en fils et fortement adapté à l’environnement local, outre sa   vocation écologique, car le Doum est un pur produit de la nature, à la base   de produits «propres», au vrai sens du terme. 
A noter, que le stand d’âami Abdelkader Khebbache a attiré un grand nombre   de jeunes admiratifs devant sa belle humeur et ses belles £uvres   artisanales. 

Interrogé sur sa façon de travailler, l'artisan vanneur a assuré à l'APS   qu’il se déplace à ce jour, en dépit de son âge avancé, vers le marché   d’Ouled Abdelkader pour acheter le Doum, qu’il ne peut plus désormais aller   récolter sur les monts d’El Hadjadj (faiblesse physique oblige), avant de   revenir chez lui laisser libre cours à sa créativité sans limites,   s’exprimant à travers ses doigts habiles tissant à tout va, de beaux   plateaux, chapeaux et autres paniers en tous genres. 

Un seul regret subsiste cependant chez cet artisan, dont la vie n’a été   que labeur et amour du métier, c’est celui de voir, a-t-il dit, « les   jeunes se détourner de ce métier, pourtant si beau et source de   créativité», avant d'exprimer son souhait d’animer une session de formation   au profit de jeunes artisans dans ce segment d'activité qu'est le Doum, en   guise de contribution personnelle dans la « préservation de ce patrimoine»,   a-t-il souligné. 

Toujours est-il que âami Abdelkader est déterminé à poursuivre cette   activité, ceci d’autant plus qu’il vient de bénéficier d’un local qui lui a   été attribué au niveau de la maison de l’artisanat.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.