La Lutte contre les discours haineux illégaux en ligne, lancée en mai 2016 par la Commission européenne, a enregistré des «progrès constants», s'est félicité vendredi l'exécutif européen qui a soutenu que les entreprises des technologies de l'information ont supprimé en moyenne 70 % des contenus qui leur avaient été signalés.
Le 31 mai dernier, Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft signaient «un code de conduite» dans lequel ils s’engageaient auprès de la Commission européenne à supprimer, en moins de vingt-quatre heures, les messages haineux publiés sur leurs plates-formes.
Dix huit mois plus tard, l’institution semble satisfaite des progrès accomplis dans ce domaine même si elle estime que d'autres défis «demeurent» malgré tout ces efforts.
Citant les conclusions du troisième rapport de suivi, la Commission soutient que «les entreprises tiennent désormais de mieux en mieux leurs engagements à supprimer la majorité des discours haineux illégaux dans les 24 heures».
L'évaluation commandée par la Commission européenne montre, en effet, que les entreprises des technologies de l'information ont supprimé en moyenne 70 % des discours haineux illégaux qui leur avaient été signalés par les ONG et instances publiques participant à l'évaluation.
«Ce pourcentage est en progression constante: il était de 28 % lors du premier exercice de suivi en 2016 et de 59 % lors de l'exercice suivant en mai 2017», a-ton fait remarquer. «Aujourd'hui, toutes les entreprises des technologies de l'information participantes remplissent parfaitement l'objectif consistant à examiner dans la journée la majorité des signalements reçus, atteignant en moyenne plus de 81 %», a affirmé l'exécutif européen.
Ce pourcentage est le double de celui qu'il était lors de la prmière évaluation publiée en décembre 2016, alors qu'il se chiffrait à 51 % des signalements analysés dans les 24 heures lors de la seconde évaluation réalisée six mois plus tard.
«J'attends des entreprises des technologies de l'information qu'elles fassent montre de la même détermination quand ce sont d'autres questions importantes qui sont en jeu, telles que la lutte contre le terrorisme, ou encore des conditions d'utilisation défavorables pour leurs utilisateurs», a déclaré la commissaire européenne chargée de la justice, Vera Jourova lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
Cependant, si les principaux engagements formulés dans le code de conduite ont été tenus, selon la Commission, celle-ci estime que «des progrès supplémentaires s'imposent» dans certains domaines.
L'exécutif européen cite, à ce titre, l'absence de retour systématique d'informations aux utilisateurs. La dernière évaluation commandée par la Commission européenne montre que le retour d'informations aux utilisateurs fait toujours défaut pour près d'un tiers des signalements en moyenne. Néanmoins, elle souligne que les taux de réaction varient d'une entreprise des technologies de l'information à l'autre.
L'exécutif européen a estimé, en outre, que les cas de discours haineux illégaux en ligne signalés doivent faire l'objet d'une enquête rapide de la part de la police.
Seulement deux tiers des Etats membres ont mis en place un point de contact national pour les discours haineux en ligne, a indiqué la Commission qui a annoncé qu'un dialogue spécialement consacré à cette question est prévu entre les autorités nationales compétentes et les entreprises des technologies de l'information au printemps 2018.
La Commission s'est engagée à continuer de surveiller la mise en £uvre du code de conduite par les entreprises des technologies de l'information participantes. Une initiative que d'autres entreprises rejoindront prochainement.
Google+ a annoncé jeudi sa participation au «code de conduite» et Facebook a confirmé qu'Instagram en ferait autant, augmentant ainsi le nombre d'acteurs couverts par celui-ci.
L'exécutif européen a menacé, par ailleurs, de recourir à «des mesures supplémentaires» si les efforts cessent ou marquent le pas.