Coopération

Messahel: l’idéologie et la propagande terroristes restent "vivaces" et "mobilisent toujours"

Publié par DKNews le 11-04-2018, 17h49 | 39
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Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a averti mercredi à Paris que l’idéologie et la propagande terroristes restent "vivaces" et "mobilisent toujours" dans différentes régions du monde, malgré le recul des groupes terroristes en Irak et en Syrie.

"(...) en dépit des reculs que les groupes terroristes ont enregistré en Syrie et en Irak, l’idéologie et la propagande terroristes restent vivaces et mobilisent toujours dans différentes régions du monde, indépendamment des modes de sociétés", a souligné le ministre dans une conférence ayant pour thème "Contre le terrorisme et l'extrémisme, la déradicalisation : l'expérience algérienne", qu'il a donnée à l'Institut français des relations internationales (IFRI), avertissant qu'aucun pays "n’en est malheureusement à l’abri".

Lire aussi: Messahel: "Nous n'avons pas d'autre alternative que le dialogue" 

Il a fait remarquer que, selon la géographie des attentats commis ces douze derniers mois, le phénomène de la radicalisation "progresse à l’échelle globale" et représente de "plus en plus" une préoccupation "prioritaire" dans les politiques gouvernementales, "en ce qu’elle est l’antichambre de l’extrémisme violent, terreau où les terroristes se forment et se formatent", signalant que le groupe terroriste Daech a appelé ses membres à poursuivre et à centrer leur combat sur le terrain idéologique, principalement à travers internet, le Darknet et les plateformes cryptées, relativisant et contextualisant ainsi la perte de territoires.

Il a également fait observer qu'il y a un changement progressif dans le mode opératoire des groupes terroristes qui "privilégient et glorifient l’initiative individuelle", en élargissant leur champ d’action à toute la planète.

"Ils légitiment toute forme de violence et l’autorisent contre l’Autre indépendamment de ses croyances, motivations politiques ou toutes autres considérations", a-t-il ajouté, notant que cette mutation, qui a déjà causé des pertes en vies humaines dans un nombre croissant de pays, "ne diminue en rien la menace classique véhiculée par les groupes terroristes sur les régions où ils se trouvent déjà".

Evoquant la menace du retour des combattants terroristes étrangers vers leurs pays d’origine et vers d’autres territoires, il a indiqué que ceci favorise un redéploiement de cette menace.

"Idéologiquement formés et militairement aguerris, ces terroristes activent de plus en plus en réseaux à travers une utilisation extensive de l’Internet", a-t-il dit, précisant que bien qu’ils soient originaires d’une centaine de pays, "les différentes sources concordent sur l’accroissement de leur présence en Afrique et principalement dans la bande sahélo-saharienne".

Dans cette région, a-t-il expliqué, les groupes terroristes "exploitent à leur profit l’immensité des territoires nationaux, l’absence d’institutions nationales fortes, la faiblesse des ressources des pays de la région, mais également la porosité des frontières et les franges des populations vulnérabilisées par la pauvreté et le chômage".

Lire aussi: Lutte contre le terrorisme et réconciliation: le président Bouteflika a mis en place une stratégie d'ensemble (Messahel)

Dans ce contexte, le ministre a attiré l'attention de l'audience, chercheurs, journalistes et anciens responsables français, sur la densification de la relation entre le terrorisme et le crime organisé transnational "dans une logique de quête commune pour l’argent, comme moyen pour le premier et finalité pour le second".

"Cette relation porte sur d’importantes ressources financières. Elle englobe un très large éventail d’activités criminelles qui va de la traite des personnes et des enlèvements contre des paiements de rançons, au trafic de la drogue, de migration illégale, de contrefaçon et d’armes et à la contrebande", a-t-il précisé, ce qui renforce la capacité de menace, d’action et de nuisance des uns et des autres.

Sur un autre volet, le chef de la diplomatie algérienne a pointé le doigt sur la faiblesse de la coopération internationale dans la lutte contre ces fléaux, "en dépit des importantes avancées réalisées dans différents domaines de cette lutte commune".

"Ces faiblesses, a-t-il dit, résident notamment dans la fragilisation de la suprématie recherchée du droit international et des moyens pacifiques dans la conduite des relations entre les Etats comme le stipule la Charte des Nations unies".


Messahel : Les interventions militaires étrangères en violation du droit et de la légalité internationale ont généré le chaos

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé mercredi à Paris que les interventions militaires étrangères en violation du droit et de la légalité internationale ont généré le chaos.

"Les interventions militaires étrangères en violation du droit et de la légalité internationale ont généré le chaos là où elles ont eu lieu. Elles ont créé les conditions idoines de non-droit favorisant le développement du terrorisme", a souligné le ministre dans une conférence ayant pour thème "Contre le terrorisme et l'extrémisme, la déradicalisation : l'expérience algérienne", qu'il a donnée à l'Institut français des relations internationales (IFRI).

Dans ce contexte, il a cité le cas de la Libye "où fut menée une intervention militaire répondant à d’obscurs desseins contre laquelle nous avions pourtant vivement mis en garde les puissances initiatrices car nous pressentions qu’elle allait être lourde des pires périls pour non seulement la Libye mais également pour la région tout entière".

"Nos craintes se sont hélas vite confirmées et bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer, lorsque, fuyant les bombardements, des groupes armés étrangers appartenant aux milices pro-colonel Kadhafi déferlèrent en nombre, sans être inquiétés, sur le Nord Mali à travers le Niger pour y proclamer l’indépendance de l’Azawad alors que l’encre du paraphe à un nouvel accord avec Bamako, facilité par l’Algérie, n’avait pas encore séché", a-t-il fait remarquer.

"Livrée à elle-même, la Libye sombra dans le chaos, un chaos sciemment ou non nourri et entretenu par différents acteurs, transformée en un arsenal à ciel ouvert et en sanctuaire pour les groupes terroristes qui étendirent peu à peu leur champ d’action à l’ensemble des vastes espaces sahéliens et au-delà, malgré une mobilisation plus grande des Etats de la région, une présence plus forte de troupes étrangères et le recours aux équipements de surveillance et de détection les plus performants", a-t-il expliqué.

Il relève ainsi que ces faiblesses "résident aussi dans les insuffisances de l’architecture normative régionale et internationale mise progressivement en place pour lutter contre les différents espaces et moyens investis pour les besoins de l’action terroriste, en particulier en ce qui concerne la mobilité des terroristes, la mobilité de leurs ressources et la mobilité de leurs idées".

Comme elles résident, a-t-il poursuivi, dans la circulation et l’échange de l’information "en "temps réel et utile", dans la fourniture de l’assistance technique et la formation "là où le besoin se fait lourdement ressentir, ainsi que dans une solidarité active et conséquente avec ceux qui en ont le plus besoin face à l’aggravation de la menace terroriste, particulièrement en Afrique".

Il a considéré que ces faiblesses résident également dans l’exigence d’une prise en charge "adéquate" et "responsable" des questions fondamentales du développement socioéconomique, de la justice sociale, de la lutte contre les facteurs et les logiques de marginalisation et d’exclusion, y compris, a-t-il soutenu, l’islamophobie, de la promotion de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de l’Etat de droit dans le cadre de systèmes démocratiques "fondant leur légitimité sur la seule volonté souveraine des peuples et sur le verdict régulier des urnes".


Messahel: l’idéologie et la propagande terroristes restent "vivaces" et "mobilisent toujours"

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a averti mercredi à Paris que l’idéologie et la propagande terroristes restent "vivaces" et "mobilisent toujours" dans différentes régions du monde, malgré le recul des groupes terroristes en Irak et en Syrie.

"(...) en dépit des reculs que les groupes terroristes ont enregistré en Syrie et en Irak, l’idéologie et la propagande terroristes restent vivaces et mobilisent toujours dans différentes régions du monde, indépendamment des modes de sociétés", a souligné le ministre dans une conférence ayant pour thème "Contre le terrorisme et l'extrémisme, la déradicalisation : l'expérience algérienne", qu'il a donnée à l'Institut français des relations internationales (IFRI), avertissant qu'aucun pays "n’en est malheureusement à l’abri".

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Il a fait remarquer que, selon la géographie des attentats commis ces douze derniers mois, le phénomène de la radicalisation "progresse à l’échelle globale" et représente de "plus en plus" une préoccupation "prioritaire" dans les politiques gouvernementales, "en ce qu’elle est l’antichambre de l’extrémisme violent, terreau où les terroristes se forment et se formatent", signalant que le groupe terroriste Daech a appelé ses membres à poursuivre et à centrer leur combat sur le terrain idéologique, principalement à travers internet, le Darknet et les plateformes cryptées, relativisant et contextualisant ainsi la perte de territoires.

Il a également fait observer qu'il y a un changement progressif dans le mode opératoire des groupes terroristes qui "privilégient et glorifient l’initiative individuelle", en élargissant leur champ d’action à toute la planète.

"Ils légitiment toute forme de violence et l’autorisent contre l’Autre indépendamment de ses croyances, motivations politiques ou toutes autres considérations", a-t-il ajouté, notant que cette mutation, qui a déjà causé des pertes en vies humaines dans un nombre croissant de pays, "ne diminue en rien la menace classique véhiculée par les groupes terroristes sur les régions où ils se trouvent déjà".

Evoquant la menace du retour des combattants terroristes étrangers vers leurs pays d’origine et vers d’autres territoires, il a indiqué que ceci favorise un redéploiement de cette menace.

"Idéologiquement formés et militairement aguerris, ces terroristes activent de plus en plus en réseaux à travers une utilisation extensive de l’Internet", a-t-il dit, précisant que bien qu’ils soient originaires d’une centaine de pays, "les différentes sources concordent sur l’accroissement de leur présence en Afrique et principalement dans la bande sahélo-saharienne".

Dans cette région, a-t-il expliqué, les groupes terroristes "exploitent à leur profit l’immensité des territoires nationaux, l’absence d’institutions nationales fortes, la faiblesse des ressources des pays de la région, mais également la porosité des frontières et les franges des populations vulnérabilisées par la pauvreté et le chômage".

Lire aussi: Lutte contre le terrorisme et réconciliation: le président Bouteflika a mis en place une stratégie d'ensemble (Messahel)

Dans ce contexte, le ministre a attiré l'attention de l'audience, chercheurs, journalistes et anciens responsables français, sur la densification de la relation entre le terrorisme et le crime organisé transnational "dans une logique de quête commune pour l’argent, comme moyen pour le premier et finalité pour le second".

"Cette relation porte sur d’importantes ressources financières. Elle englobe un très large éventail d’activités criminelles qui va de la traite des personnes et des enlèvements contre des paiements de rançons, au trafic de la drogue, de migration illégale, de contrefaçon et d’armes et à la contrebande", a-t-il précisé, ce qui renforce la capacité de menace, d’action et de nuisance des uns et des autres.

Sur un autre volet, le chef de la diplomatie algérienne a pointé le doigt sur la faiblesse de la coopération internationale dans la lutte contre ces fléaux, "en dépit des importantes avancées réalisées dans différents domaines de cette lutte commune".

"Ces faiblesses, a-t-il dit, résident notamment dans la fragilisation de la suprématie recherchée du droit international et des moyens pacifiques dans la conduite des relations entre les Etats comme le stipule la Charte des Nations unies".

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