Les droits sociaux des Algériens sont consacrés par la Constitution et aucune loi ne les remet en cause, ce qui en fait des acquis irréversibles : les droits au logement, à la santé, à l’instruction, au travail et à la protection sociale, à la sécurité des personnes et des biens sont les indicateurs incontournables d’une redistribution équitable de la richesse nationale, des gages de paix.
Ces dernières semaines, la sphère de la santé retient l’attention : le ministre de la santé, Abdelmalek Boudiaf a lancé les « Assises régionales de la santé » qui préparent la rencontre nationale du mois de juin. Ces assises régionales se déroulent en ateliers, auxquels prennent part les directions de la santé et de la population des wilayas, les directeurs de CHU, les gestionnaires d’établissements hospitaliers publics et de santé de proximité, ainsi que des représentants d’associations de malades, des différentes catégories professionnelles et de santé, de l’industrie pharmaceutique.
Les débats sont axés sur les thèmes «Système national de santé, déontologie et organisation professionnelle», «Gouvernance et financement», «Prévention, protection et promotion de la santé», «Produits pharmaceutiques et politique de santé», «Ressources humaines, formation et recherche», «Système national d’information».
Les recommandations de ces assises seront la base des propositions aux assises nationales, avant l’adoption par le Parlement de la loi de programmation qui remplacera celle de 1985, largement dépassée.
Les praticiens de santé attendent beaucoup de cette refonte du système de santé afin de fournir des services de santé de qualité répondant aux aspirations des patients algériens.
La confiance d’abord
Le ministre de la Santé, M. Boudiaf a pour mission d’assainir ce secteur qui a accusé beaucoup de retard en matière de management et de bonne gestion, les récentes affaires de détournement de médicaments éclairent sur l’étendue des dommages et des atteintes tant économiques que de santé des patients qui ont été privés de médicaments.Sans s’appesantir sur ces aspects criminels, il y a lieu de remarquer qu’Abdelmalek Boudiaf a soulevé le couvercle qui fonctionnait selon les principes de l’omerta.
C’était absolument nécessaire pour que le discours officiel ait quelque crédibilité pour remobiliser tous les praticiens de santé, des syndicats et associations de la société civile, des malades : la nécessité de lutter contre les comportements négatifs dans le secteur de la santé avec l’ajustement de la gestion et de contrôle rigoureux pour éliminer les aspects négatifs dans ce secteur sensible.
C’est l’audit ordonné par Abdelmalek Boudiaf qui a permis de dégager deux grands problèmes : la gestion et l’organisation.
Un éminent praticien a reconnu que «le vol de médicaments dans les hôpitaux est une réalité» ; « le meilleur moyen de lutter contre tous ces dysfonctionnements serait d’opter pour la traçabilité des médicaments ainsi que des instruments.» C’est déjà le cas à Tizi-Ouzou. Les services de sécurité ont donné suite aux instructions du ministre de la Santé pour enquêter sur le vol de médicaments dans le secteur public et leur transfert à l’extérieur, y compris à l'étranger.
Progrès de la médecine en Algérie
Bien que les enquêtes épidémiologiques systématiques manquent, il y a lieu de souligner que les directions de la santé publique, les praticiens des hôpitaux (universitaires, de proximité ou spécialisés) contribuent à la connaissance des problèmes de santé publique.
Dans ce domaine également, le ministre de la Santé a innové en associant le secteur privé des médecins de cabinet, des chirurgiens-dentistes et des pharmaciens les encourageant à se constituer en réseau pour améliorer la couverture médicale des citoyens et de prévenir les catastrophes épidémiques, de participer aux diagnostics en rapport avec les maladies chroniques (cancer, diabète, hypertension artérielle, maladie rénale, cardiologique, maladie respiratoire) et l’information sur les maladies rares et orphelines ; la formation continue étant devenue le cadre des rencontres de tous les praticiens.
Des centres nationaux : du rein, des cancers, des maladies du système nerveux sont réalisés, opérationnels ou sur le point de l’être. La mutation démographique et par suite épidémiologique est prise en considération avec le lancement de formation spécialisée en gériatrie. La greffe d’organes connaît des avancées réelles notamment à partir de donneurs vivants.
Les personnels de santé sont mieux formés, les instituts nationaux de formation paramédicale spécialisée voient le jour. Abdelmalek Boudiaf agit en leader dans un secteur qui avait besoin de retrouver confiance et respect : l’assainissement en cours profite à l’ensemble de la société.
