Une rencontre scientifique sur les maladies neuro-génératives a réuni, hier, un groupe de médecins algériens et étrangers pour faire un état des lieux de la maladie d’Alzheimer en Algérie et échanger des expériences sur l’accompagnement et soin des malades.
Cette rencontre qui se tenait à l’hôtel Sofitel a regroupé des médecins pluridisciplinaires à savoir des psychiatres, neurologues et médecins et orthophonistes, étant donné que la prise en charge nécessite l’intervention de praticiens en différentes spécialités. Le Dr Mohamed Mihoubi, vice-président de l’association des malades atteints d’Alzheimer, a indiqué, lors de cette rencontre qu’environ 5% de la population âgée est atteinte d’Alzheimer Il a ajouté que c’était la maladie dégénérative et démentielle la plus fréquente en Algérie et que sa fréquence était en réelle augmentation.
L’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative et démentielle qui atteint la population âgée, à partir de 65ans. Cette pathologie chronique se caractérise par des pertes de mémoires et une baisse des facultés intellectuelles.Signes de la maladie
Le Dr Mihoubi a expliqué que cette affection neurologique débutait par une dépression puis évoluait en démence par des pertes de mémoire et des capacités cognitives.Les premiers signes de la maladie d'Alzheimer sont souvent confondus avec les aspects normaux de la sénescence, une dépression, un stress ou d'autres pathologies neurologiques comme la démence vasculaire.
Le Pr Smaïl Daoudi, neurologue au CHU de Tizi-Ouzou a insisté sur l’intérêt du diagnostic précoce de cette affection, pour l’administration de traitements à même de ralentir son développement. Il a également abordé les facteurs de risque et aggravant de cette atteinte neurologique, citant comme exemple l’obésité, l’hypertension artérielle, la sédentarité et le diabète.
Les causes exactes de la maladie d'Alzheimer restent, néanmoins encore inconnues. Des facteurs génétiques et environnementaux contribueraient à son apparition et à son développement. Il existe cependant des facteurs de risques connus : certaines anomalies génétiques, des facteurs de risque cardio-vasculaires ou encore l'intoxication à certains métaux lourds.
Le spécialiste en neurologie a par ailleurs appelé les autorités publiques à créer des centres d’accueil pour les personnes atteintes d’Alzheimer et à généraliser les « consultations mémoires », composées de neurologues, psychiatres, généralistes et psychologues, sur l’ensemble du territoire national.
Diagnostic et prise en charge
Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer repose essentiellement sur l'interrogatoire, des tests neuropsychologiques et sur la mise en évidence d'une atrophie corticale qui touche d'abord le lobe temporal interne et notamment l'hippocampe, régions importantes pour la mémoire.
S’agissant de la prise en charge des malades, le Dr Gérard Mick, de l’hôpital Voiron, en France a souligné l’importance de la stimulation intellectuelle des malades, par de la lecture, les jeux de société, le tricotage pour les femmes et l’exercice physique. Il a indiqué dans ce sens que l’environnement et l’entourage du malade étaient très importants pour l’intégration sociale des personnes souffrant d’Alzheimer.
S’exprimant sur le traitement de l’Alzheimer, le Dr Mick a rappelé que les traitements actuels n’amélioraient pas l’état des malades et permettaient seulement d’améliorer les symptômes, comme le comportement social des malades et la stimulation de l’éveil. Perspective de nouveaux traitements à l’avenir Il a annoncé à ce titre que des recherches étaient en cours pour le développement de nouvelles molécules thérapeutiques en vue d’assurer la guérison potentielle des patients. Étant donné la prévalence de la maladie, un important effort est mené par la recherche médicale pour découvrir un médicament qui permettrait de stopper le processus neurodégénératif.
La principale piste de recherche vise à s'attaquer aux plaques amyloïdes qui se forment entre les neurones au cours de la maladie et aux agrégats de protéines tau formant les dégénérescences neurofibrillaires à l'intérieur des neurones. Les différents spécialistes en neurologie se sont aussi accordés à dire qu’une bonne hygiène de vie associant, une activité physique régulière, une bonne alimentation et une activité culturelle soutenue réduisait considérablement les risques d’apparition de l’Alzheimer.
