Le directeur de la population au ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Amar Ouali a annoncé, dimanche à Alger, le lancement de la «6e enquête nationale sur la population à indicateurs multiples (MICS 6)» dont les résultats seront annoncés dans les trois prochains mois.
S'exprimant en marge du colloque national dans le cadre de la législation sur la santé procréative et la politique de la population en Algérie, le responsable a souligné que «le ministère a lancé, ce dimanche, en collaboration avec l'Unicef la 6e enquête nationale à indicateurs multiples (MICS6) sur la santé de la population» sur un échantillon de 31.000 familles de différentes régions du pays, indiquant que les résultats de l'enquête seront annoncés dans les trois prochains mois.
Concernant la rencontre sur la santé procréative organisée à Alger par l'Association algérienne pour la planification familiale (AAPF), les intervenants, composés de juristes, membres d'associations et des experts de l'agence onusienne ont plaidé pour une santé reproductive s'inscrivant dans le cadre d'«une politique globale» de la population accompagnée d'un arsenal juridique pour faciliter son application sur le terrain.
La représentante du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) en Algérie, Ouahiba Sekkani a présenté les grandes lignes du fonds dans le cadre de son partenariat avec l'Algérie pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) 2016/2020, notamment les clauses 3 et 5 relatives à la santé.
Le professeur Mohamed Kouidri, sociologue spécialisé en croissance démographique à l'université d'Oran, a passé en revue les principaux développements survenus dans la société algérienne, y compris la santé de la mère et de l'enfant ainsi que le taux de mortalité enregistrés chez les deux catégories depuis l'indépendance jusqu'à aujourd'hui, qui est passé, chez les enfants, de 140 décès/1000 naissances vivantes à 17 décès/1000 naissances vivantes en 2016.
S’agissant des mères enceintes, le taux de mortalité est passé de 240 cas par an (après 1962) à 57 en 2016. Pour sa part, le représentant du Conseil national économique et social (CNES), Fawzi Amokrane a relevé les déséquilibres constatés entre la croissance démographique et les objectifs d’ordre socio-économique et environnemental recherchés par l’Etat, affirmant, à cet égard, que «la réussite des politiques de développement du pays est tributaire de la réalisation de l’équilibre entre ces deux indicateurs».
Le professeur de droit à l’université de Bouira, Kaci Si Youcef a axé, quant à lui, sa présentation sur une comparaison entre la loi sanitaire de 1985 et la nouvelle loi du 29 juillet 2018, notamment en matière de santé de la mère et de l’enfant, soulignant que la nouvelle loi «n'a prévu aucune disposition pour la santé reproductive».
Afin d’assurer l’aboutissement de la planification familiale en Algérie, notamment après le recensement de plus d’un million de naissances en 2016, les intervenants ont relevé, dans leurs débats, la nécessité de revenir à la politique des années 1980, tout en insistant sur la formation et le renforcement de la prise de conscience en termes d’encouragement de l’espacement des naissances.
Les participants ont appelé, par la même occasion, à «la mise en place d’une stratégie nationale de la population» tenant compte de tous les besoins de la société, notamment l’éducation sexuelle au profit des nouvelles générations en l'accompagnant de cadres juridiques.