Monde

Sahara occidental : Le peuple marocain ignore la réalité du conflit

Publié par Dk News le 21-11-2018, 16h44 | 14
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La Secrétaire générale de l'Union nationale des Femmes sahraouies (UNFS), vice-présidente du Conseil économique, social et culturel de l'Union africaine (ECOSOCC), Fatma El Mehdi, a affirmé mardi à Alger que le peuple marocain ignorait la réalité du conflit sahraoui en raison de la propagande pratiquée par le régime marocain à ce sujet et la teneur des différents discours prononcés par le Roi Mohamed VI, notamment à l'occasion de la prétendue marche verte.

Participant à la 2eme Conférence internationale des ONG africaines membres du Conseil économique et social onusien (ECOSOC), organisée sous le thème «Impliquer l'Afrique pour faire face à la crise migratoire», Mme El Mehdi s'est dite convaincue qu'une «prise de conscience du peuple marocain sur la réalité de ce conflit, pourra opérer un changement dans le développement de la cause sahraouie».

Le peuple sahraoui «ne vas pas se taire et ne renoncera jamais à sa cause, d'autant que les tentatives menées par le régime marocain pour effacer l'identité des sahraouis ont échouées», a déclaré Fatma El Mehdi à l'APS, dénonçant, par la même occasion, les pratiques du régime marocain qui tente de couvrir l'instabilité interne que vit le Royaume en «essayant de convaincre son peuple de l'existance de menaces sur l'unité territoriale du Maroc».

Concernant cette conférence, la même responsable a indiqué que le peuple sahraoui a subi «le déplacement forcé» après avoir été spolié de ses terres mais il lutte toujours pour retourner à son pays occupé et aspire à ce que la communauté internationale, à sa tête l'ONU, puisse agir pour lui permettre d'exercer son droit à l'autodétermination.

La cause sahraouie aujourd'hui «n'est pas uniquement celle des sahraouis ou des nations solidaires avec elle à l'image de l'Algérie et plus de 80 Etats reconnaissant la République sahraouie et son représentant légitime le front Polisario, mais elle est plutôt internationale pour être à l'origine de l'instabilité qui menace le monde entier et l'échec de la concrétisation de l'union du Maghreb arabe», a-t-elle soutenu.

Dans le même contexte, elle a indiqué que les puissances internationales «sentent désormais le danger et voient leurs intérêts menacés», ce qui les amenés à s'intéresser à la cause sahraouie et à réduire le mandat de la Minurso à 6 mois.

La même intervenante a relevé l'existence de «prémices d'un dénouement proche», notamment avec la désignation de Host Kohler qui est animé d'une forte volonté à aller de l'avant, en dépit des tentatives marocaines visant à le dissuader de son agenda, ce qui s'est manifestement concrétisé, à travers les man£uvres du régime marocain à entraver, sans succès, ses concertations avec les pays africains.

M. Horst Kohler, poursuit la même responsable, a réussi, tout de même, à rencontrer la président de l'Union africaine (UA) et les présidents d'Ethiopie et de Rwanda, deux pays qui collaborent beaucoup plus avec le Maroc sur le plan commercial et qui ont affiché, a-t-elle ajouté, leur disposition à soutenir les efforts onusiens, ainsi que leur rejet du statu quo prévalant au Sahara Occidental.

La vice-présidente du Conseil économique et social de l'UA, a indiqué que l'envoyé onusien a multiplié ses contacts et ses concertations, ajoutant que son influence en tant qu'ancien président d'Allemagne, lui a permis de donner un nouveau souffle à la cause sahraouie, d'inclure les territoires sahraouies occupés dans le programme de ses visites, d'imposer la logique des négociations et de déterminer les parties au conflit, d'une manière «expresse».

Mêmes les dernières résolutions du Conseil de sécurité relatives au mandat de la Minurso était un message clair au Maroc, en ce sens qu'il devient nécessaire de trouver une solution au conflit», a-t-elle encore soutenu.

Concernant la position africaine envers la cause sahraouie, Mme Fatima Mehdi a mis en avant l'existence «d'un consensus chez les pays qui ont vécu les guerres et la colonisation et qui sont passés par les circonstances similaires, tandis qu'une divergence de positions existent chez d'autres pays». Néanmoins, affirme la même responsable, la position de l'UA est « claire»,  et ce, depuis la reconnaissance par l'OUA de la RASD en tant que membre fondateur, un fait réitéré à plusieurs occasions, poussant ainsi, le Maroc à se retirer de l'Organisation et à « adhérer récemment à l'UA, avec comme objectif, la dispersion des africains», a-t-elle déploré.

Pour ce qui est de l'influence de la lutte de la société civile sur les gouvernements, Mme Fatima Mehdi a affirmé qu'elle est tributaire du respect par ces gouvernements de la démocratie, citant à  titre d'exemple, « l'Espagne qui cède encore aux pressions marocaines sur plusieurs dossiers, essentiellement ceux liés à la drogue, la migration et aux enclaves de Ceuta et Mellila».

De ce fait, ajoute Mme Fatima Mehdi, « nous n'attendons pas grand-chose de l'Espagne qui a une grande responsabilité dans le conflit». En revanche, souligne l'intervenante, une solidarité émanant des territoires et de la société civile en Espagne existe envers la cause sahraouie.

Pour rappel, l'Algérie abrite, depuis lundi, la 2ème édition de la Conférence internationale des Organisations africaines membres du Conseil économique et social «Ecosoc» des Nations unies, sous le thème «Impliquer l'Afrique pour faire face à la crise migratoire».

Cette conférence est organisée par le Parlement africain, en collaboration avec l’Association nationale des échanges entre jeunes (Anej) et le Collectif des étudiants africains en Algérie «Initiative Agenda 2063».

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