La réalité pluri-linguiste de la société algérienne est «un élément central» de la réforme du système éducatif, a indiqué Bermedhane Farid, conseillé au ministère de l’Education nationale, lors d’un colloque sur «Le bilinguisme et le développement cognitif» ouvert mercredi à l’université de Tizi-Ouzou.
«Le ministère de l’Education nationale travaille sur la mise en ouvre d’une politique linguistique définie par la loi d’orientation qui consiste à doter les élèves d’une habilité linguistique issue du patrimoine culturel algérien assez diversifié», a-t-il soutenu à ce propos.
Pour ce faire, a-t-il expliqué à l’APS, «le ministère a assuré un certain nombre d’ancrage sur toutes les langues, à savoir l’arabe, tamazight, le français et même l’anglais, afin que l’enfant algérien soit en situation de maîtriser au moins trois langues à l’âge de 15 ans».
Relevant qu’ à l’instar de toutes les sociétés, la société algérienne n’est pas monolingue et que «le plurilinguisme est une réalité historique qui fait partie de la réalité et du contexte social et familial des élèves algériens», M. Bermedhane a indiqué que «l’apprentissage des langues ne doit pas être dissocié de l’environnement immédiat de l’enfant».
De même, a-t-il renchérit, qu’»il ne doit pas être coupé de l’environnement global qui est le contexte de mondialisation dans laquelle nous évoluons». Un contexte marqué, a-t-il ajouté, par des «interactions extrêmes» qui rend l’école «redevable de préparer les élèves à un monde de plus en plus interconnecté».
Cette interconnexion qui «se fait sur une base linguistique» nécessite, a-t-il souligné «un travail sur le fond et sur la forme quant aux contenus qui sont véhiculés dans les messages adressés aux élèves, d’où l’importance de la cognition».
La finalité étant, a-t-il ajouté «d’améliorer le rendement et le niveau de compétence de nos élèves». Une approche cognitive qui leur permettra, a-t-il estimé» d'être «habilité à repérer, analyser, synthétiser, interpréter, extrapoler, réemployer et mettre en pratique leurs connaissances».
Une approche «pratique et pragmatique» qui permet, a-t-il fait remarquer, d’être «élément vivant de la mondialisation», considérant que «l’acquisition d’une seconde ou de plusieurs autres langues n’entrave en rien le développement cognitif chez l’enfant». Par ailleurs, il a été souligné par les participants à ce colloque organisé par la faculté des sciences et humaines de l’Université de Tizi-Ouzou que «la protection de la diversité linguistique dans le système scolaire consiste à éviter la généralisation exclusive du monolinguisme dans un monde globalisé».
