Au moins 35 millions d’enfants sont atteints de malnutrition sévère au Nigéria, notamment dans le nord-est du pays, en raison de l'insécurité, selon l’UNICEF.
«En plus d’avoir le taux de mortalité des moins de cinq ans le plus élevé au monde, le Nigéria compte aujourd’hui au moins 35 millions d’enfants atteints de malnutrition sévère», soulignent les experts en nutrition de l’UNICEF.
Cette crise, selon ces experts, «est particulièrement répandue dans l’Adamawa, le Borno et le Yobe», les trois Etats du nord-est du pays les plus touchés par le groupe terroriste Boko Haram.
S'exprimant la semaine dernière lors d'une conférence sur la malnutrition à Yola, capitale de l'Adamawa, le consultant en nutrition auprès de l'UNICEF, Davis Bamidele Omotola, cité par les médias locaux, a fait savoir qu'«un enfant sur six du nord-est (Borno, Yobe et Adamawa) souffre de malnutrition sévère, et un enfant sur deux souffre également d'un retard de croissance dans la région».
«Si le Nigéria surmonte la menace de la malnutrition, 33% des pauvres sortiront de l'extrême pauvreté et donneront à leurs propres enfants une meilleure chance de vivre», a-t-il poursuivi.
Pour le responsable de la nutrition de l'UNICEF dans le nord-est de l'Etat de Bauchi, Martin Jackson, les organisations à but non lucratif ont beaucoup fait pour sauver les enfants, «mais de tels efforts restent insuffisants».
L'expert onusien a appelé le gouvernement et les parlements au niveau national et régional non seulement à allouer des fonds suffisants pour faire face à la crise, mais également «à veiller à ce que les fonds soient débloqués pour permettre aux autorités et aux organisations d’agir à temps».
Outre la sensibilisation du public aux conséquences de la malnutrition, les experts ont averti sur cette situation, soulignant que les statistiques montrent que les enfants affectés sont soit «voués à une mort prématurée, soit à une vie ratée, puisqu’ils sont incapables d’avoir une scolarisation normale»