Les Etats-Unis compte apporter des ajustements stratégiques à leur programme d’aide pour l’Afrique afin de contrer l’influence grandissante de la Chine et de la Russie dans le continent, a annoncé John Bolton, le conseiller à la sécurité du président Trump.
«Aujourd'hui, nous devons faire des ajustements (au programme d’aide) pour relever le défi pressant de la concurrence des grandes puissances et pour corriger les erreurs du passé dans la structuration de notre financement «, a déclaré John Bolton lors d’un débat à Heritage Foundation, consacré à la présentation de la nouvelle stratégie des Etats-Unis en Afrique.
Le chef du National Security Council (NSC), a rappelé que le programme américain d’assistance étrangère a été conçu à l’origine pour faire face à l’ancienne Union soviétique dans le sillage de la guerre froide et plus récemment, il a été réorientée à la lutte contre le terrorisme après les attentats de septembre 2001.
Bolton a reconnu que la Chine et la Russie étaient en train de prendre une longueur d’avance sur les Etats-Unis en Afrique.
«Les grands rivaux que sont la Chine et la Russie étendent rapidement leur influence financière et politique à travers l’Afrique ( ) ils ciblent délibérément et agressivement les investissements dans la région pour obtenir un avantage concurrentiel sur les Etats-Unis», a-t-il relevé.
--Un programme d’aide sur le modèle du plan Marshall Détaillant cette nouvelle stratégie basée en premier lieu sur les conditions américaines, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, a précisé que l’assistance étrangère fournie par son pays devrait désormais « servir les intérêts des Etats-Unis aux quatre coins du monde «.
«En développant notre stratégie, nous revisitons les principes fondamentaux du plan Marshall. Le plan Marshall a favorisé les intérêts américains, contourné les Nations Unies «, a ajouté John Bolton, précisant que les Etats-Unis vont cibler au futur « des secteurs clé des économies étrangères au lieu de disperser l'aide fournie sur des centaines de programmes».
L’administration Trump va également « insister sur les mécanismes bilatéraux pour conserver le maximum de contrôle sur chaque dollar américain dépensé «, a-t-il enchainé, notant que les organisations et pays les moins nécessiteux ou ceux qui font de mauvais choix de politique économique seront systématiquement retirés de la liste des bénéficiaires.
En référence notamment à la Chine, Bolton a tenu à relever que la première priorité des Etats-Unis au plan économique consistait à promouvoir les opportunités pour les entreprises et les travailleurs américains mais aussi à préserver l’indépendance économique des pays africains.
«Nous voulons que nos partenaires économiques dans la région s’épanouissent, prospèrent et contrôlent leur propre destin. Dans nos relations économiques nous ne demandons que la réciprocité, jamais la soumission «, a-t-il dit.
--L’initiative Prosper Africa Le chef du NSC a critiqué à ce propos la Chine et la Russie, dont « les actes de prédation «, selon lui, menaçaient l’indépendance financière des nations africaines.
Dans la foulée de ces annonces, le conseiller à la sécurité nationale a révélé que les Etats-Unis préparaient le lancement d’une nouvelle initiative, dénommée « Prosper Africa « destinée à soutenir les investissements américains dans le continent et à améliorer le climat des affaires dans la région.
Les Etats-Unis s’apprêtent également dans les prochains mois à poursuivre la négociation d’accords commerciaux bilatéraux avec les pays du continent en focalisant sur la création de partenariats mutuellement avantageux.
A Washington, la sphère politico-médiatique a critiqué le retard pris par la Maison Blanche pour annoncer ce rapprochement avec les pays africains qui intervient après plusieurs mois de désintérêt affiché pour le continent.
