Voilà, c'est fait ! Le chef de l'Etat est venu en fin de semaine rappeler à tout un chacun qu'il y a des limites autant politiques que morales à ne pas franchir.
Certes, les circonstances de cette mise au point du Président Bouteflika à quelques responsables de partis politiques qui nous avaient habitués à mieux, est venu dans des circonstances douloureuses pour les Algériens, abattus par le drame du crash d'un avion militaire.
Car il était notoire que ces dernières semaines, le bras de fer entre plusieurs courants politiques qui s'étaient également attaqués à l'institution militaire et ses responsables, avait un goût de guerre insidieuse contre les constantes nationales et les institutions républicaines. Peu importe que cette guerre ait été alimentée par les divergences d'opinions ou les analyses politiques contradictoires sur la prochaine élection présidentielle, et les candidats qui seront sur la ligne de départ.
Le fait est que la boulimie politique de certains, et l'ivresse du pouvoir des autres, a fait que l'une des plus sensibles institutions de l'Algérie soit à son corps défendant mêlée à des querelles de clochers. Et, plus est, ses responsables ayant même été «traînés dans la boue».
Cela suffit ! et le chef de l'état a bien réagi en rappelant à tous les devoirs importants de chaque homme politique, responsable soit-il ou non dans les circonstances politiques, sociales et économiques actuelles.
L'Algérie et les peuple algérien se préparent à entrer dans une nouvelle phase de l'histoire du pays, à construire le futur social et économique du pays, et amorcer une ère nouvelle sur le sillage de la prochaine présidentielle qui mobilise les efforts de l'état pour qu'elle soit une réussite de la démocratie et la bonne gouvernance.
La candidature du Président Bouteflika à ce scrutin est certes attendue, voulue et soutenue par plusieurs courants politiques, syndicaux et patronaux. Encore faut-il que cette candidature soit vraiment un vœu politique sincère de toux ceux, au sein de leurs partis ou à leur poste de travail, qui veulent contribuer à stabiliser les institutions du pays, ramener la confiance, la prospérité économique, la paix civile et un avenir prometteur pour les Algériens.
Cette philosophie est certes louable et à encourager, mais et c'est là la pertinence de la sortie enflammée du Président Bouteflika, il ne faudrait pas que des courants politiques aventureux s'introduisent dans cette anfractuosité pour s'attaquer aux piliers et aux fondements de l'Etat algérien à travers une guerre de personnes en mal de victoires politiques. Le Président Bouteflika a ainsi tenu à ramener, et de quelle manière, le calme dans la Maison Algérie, alors que de graves dérives politiques sur fond de campagne électorale avant l'heure, agitaient le sérail.
L'effet a été immédiat, et la sortie du Président Bouteflika a permis également de redistribuer les cartes politiques pour ceux qui, un moment, spéculaient sur l'avenir de cette élection présidentielle.
Les moments actuels sont certes propices à toutes les attaques et les stratégies politiques en prévision de la prochaine présidentielle, encore faut-il, et c'est là également l'autre message du Président Bouteflika que ces manœuvres soient effectuées dans le respect des adversaires politiques et dans un parfait esprit constructif, car vainqueurs et vaincus sont des algériens qui, tous les deux, veulent le bien et la prospérité pour les Algériens.
Dès lors, il était ainsi utile que le chef de l'Etat redescende dans l'arène pour redistribuer le jeu, et, surtout, signifier à ceux qui l'auront peut-être oublié, qu'il n'y a qu'un président dans ce pays, et c'est M. Bouteflika. Quant à sa candidature pour un 4e mandat, il a clairement signifié également qu'il prend son temps, la date butoir étant encore loin.