Un point d’honneur pour l’Algérie: donner un sens à son africanité. Son enracinement en Afrique lui fait promouvoir les valeurs communes. L’une des plus grandes valeurs est celle de la solidarité. Suivie de l’hospitalité.
La solidarité se traduit sur le plan opérationnel. Celle-ci est validée dans nombre de domaines. L’Algérie a compris que des pays liés par les mêmes valeurs doivent s’engager à mettre progressivement leurs systèmes politiques en cohérence avec les mutations politiques et socio économiques des populations.
Les classes politiques de ces pays doivent elles aussi suivre les mutations et s’y adapter. L’Algérie œuvre également avec les pays Africains pour qu’à chaque évènement important qui produit des implications sur l’Afrique, une nouvelle page s’écrit dans le sens d’une plus grande adaptation aux principes qui fondent la démocratie.
Des engagements sont opérés pour qu’il y ait de plus en plus des actions de mise en convergence des politiques internes et externes en Afrique. De plus en plus de prise de conscience quant à la nécessité d’œuvrer en commun. Bien des pays africains regardent du côté algérien pour des consultations sur le modèle d’emprunt de la bretelle d’accès à l’autoroute c'est-à-dire à la démocratie. Ce n’est pas facile car il n’est pas simple de quitter des repères qui organisaient toute la vie dans le passé pour en adopter d’autres et agir comme si l’objectif poursuivi est déjà atteint. Même les grandes puissances occidentales n’y sont pas encore arrivées.
Quelles que soient les difficultés, la construction de la démocratie n’est pas remisée dans les placards, même si le cheminement est jonché d’obstacles lorsqu’on amorce le processus de transformations à la fois des mentalités politiques et économiques, c'est-à-dire enfin de compte des comportements par rapport à de nouvelles exigences. Il n’est pas facile d’intégrer des éléments de rupture quand on a vécu dans un processus de linéarité de la pensée. L’avenir a toujours été abordé sous l’angle de la réédition du passé. Comme le passé et même le présent sont caractérisés par un nombre de conflits internes difficilement solutionnés, l’espoir est quand même grand que progressivement il ne sera plus question d’aborder l’Afrique sous l’angle de la conflictualité.
Aujourd’hui, depuis la succession héritée de l’OUA, de nouvelles ambitions animent la vie politique et économique de l’UA. Réunir toutes les conditions de paix et de développement sur la base du respect de la démocratisation en conformité avec les valeurs africaines, et créer des espaces de convergence pour mieux se rapprocher et rapprocher les visions.
Ce n’est pas parce qu’éclatent parfois des conflits qu’il faudrait fatalement « plomber » l’avenir des pays africains et se retrancher derrière l’idée que pour le moment, le Conseil de sécurité et de paix de l’UA qui fonctionne sur le même modèle du Conseil de sécurité des Nations unies n’arrive pas encore à posséder les moyens de sa dissuasion.
Le concept de paix renvoie à la diplomatie préventive et aux opérations d’imposition et d’interposition tandis que le concept de sécurité renvoie à la réduction des vulnérabilités, et à l’emploi de concert des moyens de force,. L’Union africaine s’impliquera ainsi sur le terrain, selon les textes portant charte africaine, mais elle ne pourra pas le faire à tout moment, si elle ne se dote pas de moyens.
Entre la prise de conscience par l’Afrique en la nécessité de » développer les intégrations régionales, de se prémunir contre les conflits inter et intra-étatiques, d’éteindre les sources de violence et le passage à la traduction de celle-ci en politiques d’action, il y a une certaine distance qui est en train d’être franchie
Des questions se posent dans ces conditions. A-t-elle les moyens de sa politique ? Certainement que les pays africains sont en train de les réunir.Les volontés existent, mais les contraintes existent également et tout sera fait pour les surmonter pour ne pas stationner dans la zone des impasses.