La visite qu’effectue le Chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, dénote du poids et du rôle de l’Algérie ainsi que de son impact dans la région. Les dirigeants tunisiens n’entreprennent aucune action sans consulter leurs homologues algériens, à leur tête le président de la république, Abdelaziz Bouteflika.
La venue du Chef gouvernement tunisien, à l’invitation du Premier ministre Abdelmalek Sellal, intervient en prévision des échéances politiques que devrait connaître ce pays à la fin de cette année.
A l’évidence, l’avis des plus hautes autorités en Algérie est sollicité et écouté par les dirigeants tunisiens. Pour rappel, l’Assemblée constituante tunisienne a adopté récemment une nouvelle loi électorale devant permettre la tenue d’élections législatives et présidentielle au courant de cette année et permettre ainsi au pays de se doter d’institutions pérennes.
La Tunisie connaît actuellement une période de transition qui en est à sa troisième année. L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) en Tunisie avait annoncé l’organisation éventuellement d’élections dans ce pays vers la mi-novembre prochain. Du fait de l’expérience mais aussi du poids de l’Algérie, les dirigeants tunisiens ne s’empêchent pas, à chaque fois, de consulter les dirigeants algériens. Aussi, la politique de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires internes des autres pays, prônée traditionnellement par l’Algérie, a encouragé les Tunisiens à demander conseil auprès des dirigeants algériens.
En ce sens, les dirigeants de la Tunisie, qu’ils soient du gouvernement ou de l’opposition, ont séjourné à plusieurs reprises en Algérie et ont consulté le Chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika qui, de leurs avis, les a éclairés par ses conseils. Au début de cette année, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, avait effectué deux visites successives en Libye et en Tunisie, deux pays qui connaissent des périodes de transition.
L’Algérie a adopté la même position quand il s’est agi du Mali, du Niger et de la Mauritanie de même que le Maroc, le principe du pays étant guidé et inspiré par la mise en place d’une politique de bion voisinage dans la région. C’est dans ce sens aussi que l’Algérie avait accueilli dernièrement la réunion des pays du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
En somme, la visite du Chef du gouvernement tunisien obéit à la logique de l’Algérie consistant à faire de la région une zone pacifique et prospère. Du fait de son statut de leader dans la région, l’Algérie a pour ainsi dire l’obligation historique de faire de l’Afrique du Nord voire du continent africain et du Bassin méditerranéen une zone de paix et de quiétude.