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Burkina : L'armée en route vers la capitale pour obliger les putschistes à «déposer les armes»

Publié par DK News le 21-09-2015, 21h26 | 18
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La crise au Burkina Faso a pris lundi un tournant dramatique: des chefs de l'armée ont intimé l'ordre aux putschistes de la garde présidentielle de "déposer les armes" tandis que des unités de province convergeaient vers la capitale.

La crise au Burkina Faso a pris lundi un tournant dramatique: des chefs de l'armée ont intimé l'ordre aux putschistes de la garde présidentielle de «déposer les armes» tandis que des unités de province convergeaient vers la capitale.

«Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle (RSP - garde présidentielle) sans effusion de sang», indique un communiqué signé des «chefs de corps de l'armée nationale» burkinabè, sans préciser leurs noms.

«Nous leur demandons de déposer les armes et de se rendre au camp Sangoulé Lamizana (dans l'ouest de Ouagadougou), et eux et leurs familles seront sécurisés», ajoutent les chefs de corps.

L'armée était jusqu'à présent restée discrète depuis le coup d'Etat perpétré le 17 septembre par le RSP et son ancien chef, le général Gilbert Diendéré. Renversant le régime de transition mis en place en 2014 après la chute de Blaise Compaoré, le général Diendéré avait pris le pouvoir, tout en récusant être téléguidé par l'ex-président dont il était le bras droit.

Une source de l'état-major a précisé à l'AFP que trois colonnes de l'armée burkinabè, loyales au régime de transition, faisaient route vers Ouagadougou, depuis des garnisons stationnées dans le nord, l'est et l'ouest du pays. Les colonnes étaient saluées par les populations en liesse sur leur passage, selon des témoins.

Un projet de sortie de crise avait été présenté dimanche par la médiation ouest-africaine, mais il suscite l'indignation de la société civile et d'une partie de la population, opposées aux propositions d'amnistie des putschistes et de participation de candidats du parti de Compaoré aux prochaines élections prévues au plus tard le 22 novembre.

 

Ce projet doit être examiné mardi lors d'un sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Abuja.

Le président renversé Michel Kafando s'est déclaré «très réservé sur ce projet d'accord» qui laisse sans solution des «problèmes de fond», dans un entretien à la radio RFI.

Le général Diendéré, dans une allocution radio-télévisée, a lui déclaré s'en tenir à la mise en oeuvre de cet accord, confirmant son «engagement à remettre le pouvoir aux autorités civiles de la transition», tout en présentant ses «excuses à la Nation» et en déplorant les «pertes en vies humaines». Le général n'a étrangement pas fait allusion aux mouvements de troupes en direction de la capitale.

Les rues de Ouagadougou se sont vidées brusquement lundi après-midi à l'annonce de ces mouvements de troupes, ont constaté des journalistes de l'AFP. Dans la soirée, le RSP avait positionné un véhicule blindé et un pick-up surmonté d'une mitrailleuse aux abords de sa caserne, qui jouxte le palais présidentiel.

 

'L'armée va venir nous aider'

Des habitants de Ouagadougou marquaient leur accord avec l'initiative de l'armée.

«C'est merveilleux, l'armée va venir nous aider. Si on a des armes, on va les aider. On n'a pas peur. Il faut que le RSP arrête de faire chier», déclarait Issouf Nikema, un artisan.

Depuis Niamey, les présidents du Niger Mahamadou Issoufou et du Tchad Idriss Déby Itno ont eux aussi appelé les putschistes à déposer les armes, regagner leurs casernes et laisser le régime de transition finir sa mission. «Je leur (les putschistes) demanderai de ne pas aller à contre-courant (de l'histoire) et (de ne pas) prendre en otage tout un peuple», a déclaré M. Déby. Le président François Hollande a également appelé le RSP à «déposer immédiatement les armes».

Le RSP, dirigé par le général Diendéré jusqu'à la chute de Blaise Compaoré, a pris le pouvoir en accusant les autorités d'avoir dévoyé le régime de transition, notamment en excluant les partisans de l'ex-président des prochaines élections.

Selon un dernier bilan hospitalier samedi, les violences qui ont accompagné le coup d'Etat ont fait au moins 10 morts et 113 blessés.

Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre de 17 millions d'habitants, a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreux coups d'État militaires, dont celui de 1987 qui avait porté Blaise Compaoré au pouvoir.

Après 27 de règne, son régime avait été balayé par une insurrection populaire fin octobre 2014, provoquée notamment par sa volonté de changer la constitution pour se maintenir au pouvoir.

Lundi après-midi, l'ambassade de France au Burkina Faso a appelé les ressortissants français à «observer un confinement total à domicile», évoquant le risque «d'événements d'une gravité certaine».

20minutes.fr

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