L'Union européenne durcit le ton face aux migrans économiques en faisant front commun jeudi sur le renvoi systématique de ces derniers vers leurs pays d'origine.
"Ceux qui n'ont pas besoin d'une protection internationale doivent retourner dans leurs pays d'origine", a résumé le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, à l'origine d'une réunion des ministres de l'Intérieur qui s'est tenues dans le Grand-Duché.
"Nous pouvons accepter et soutenir les gens qui ont besoin d'une protection seulement si ceux qui n'en ont pas besoin ne viennent pas ou sont renvoyés rapidement", a estimé le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière.
En 2014, seulement 39% des migrants illégaux faisant l'objet d'une obligation de quitter l'UE ont réellement quitté le territoire européen.
Les Européens vont mettre en place une mesure de solidarité qui les avait profondément divisés, en transférant vendredi matin 20 réfugiés érythréens d'Italie en Suède, les premiers sur 160.000 qui pourront bénéficier d'un programme de répartition inédit dans l'UE prévoyant la répartition de 160.000 réfugiés adopté en septembre.
Des Syriens, des Irakiens et des Erythréens arrivés en Italie et en Grèce pourront aussi être envoyés dans d'autres pays de l'UE selon le plan.
Les ministres ont par ailleurs réaffirmé leur volonté de reprendre d'urgence la maîtrise des frontières extérieures de l'UE, apparues comme perméables au point de conduire plusieurs Etats de l'espace Schengen à rétablir des contrôles à leurs frontières nationales.
"Si on ne parvient pas à rendre plus efficace le contrôle des frontières extérieures, il y a un risque énorme que Schengen ne survive pas", a lancé M. Asselborn.
En ce sens, les Etats membres sont tombés d'accord pour renforcer l'agence européenne Frontex, chargée de la surveillance des frontières extérieures de l'UE.
Frontex a appelé cette semaine les pays membres de l'UE à mettre à sa disposition 775 garde-frontières supplémentaires pour "gérer la pression migratoire".
La réponse devra être donnée à l'occasion d'un nouveau sommet européen à Bruxelles, les 15-16 octobre.
Des Syriens, des Irakiens et des Erythréens arrivés en Italie et en Grèce pourront être envoyés dans d'autres pays de l'UE selon le plan de répartition de 160.000 réfugiés adopté en septembre.
(APS)