Réunis jeudi à Bruxelles pour la deuxième fois en moins d'un mois, les dirigeants européens devront examiner la question migratoire en vue de coordonner leurs efforts même si aucune décision fondamentale n'est attendue de ce sommet consacré, essentiellement à l'évaluation de la mise en œuvre des mesures décidées lors du sommet extraordinaire du 23 septembre dernier.
Prévu initialement sur deux jours, jeudi et vendredi, le sommet a été écourté et les travaux devront prendre fin dans la nuit.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker compte bien exiger des Etats membres d'apporter leurs contributions, comme l'ont reconnu les chefs d'Etat et de gouvernement le 23 septembre dernier.
"Je vais rappeler aux gouvernements leurs engagements et insisté pour qu'ils tiennent les promesses tenues le 23 septembre dernier. Il manque plus de 2 milliards d'euros et je vais demander clairement ces deux milliards d'euros", a-t-il déclaré à son arrivée aux bâtiments du Conseil européen.
Un grand nombre d'Etats membres doivent encore verser leurs contributions pour égaler le financement apporté par l'UE au HCR, au programme alimentaire mondial et autres organisations concernées (500 millions d'euros).
Mercredi,la Commission a déploré le manque d'engagement des Etats dans deux autres instruments financiers qu'elle a mis sur pieds pour faire face à la crise migratoire.
Il s'agit d'un fonds d'urgence pour aider les pays africains d'origine et de transit des réfugiés, doté de 1,8 milliard d'euros, et qui doit être complété du même montant par les Etats. Seuls le Luxembourg, l'Allemagne et l'Espagne ont pris des engagements, à hauteur de trois millions d'euros chacun, précise un document de la Commission.
Un autre fonds, destiné aux pays voisins de la Syrie et doté de 500 millions d'euros par la Commission, n'a récolté pour l'instant que 8 millions d'euros de l'Allemagne et de l'Italie.
La chancelière allemande, Angela Merkel a plaidé de son côté pour le renforcement des moyens humains pour la protection des frontières extérieures de l'UE.
Elle a exhorté les Etats membres à fournir à Frontex (l'agence européenne chargée des frontières extérieures) les moyens nécessaires pour accomplir sa mission.
Frontex, que la Commission souhaite faire évoluer vers un véritable "corps européen" de gardes-frontières, a demandé la mise à disposition de quelque 775 personnes.
Le "plan d’action commun" entre l'UE et la Turquie, actuellement en négociation, devrait également occuper une bonne partie de ces débats. Les dirigeants européens comptent sur ce pays pour réduire le flux migratoire des réfugiés syriens qui tentent de rejoindre l’UE.
L’avenir du Royaume-Uni au sein de l’Union est de nouveau à l'ordre du jour de ce sommet.
Le Premier ministre britannique, David Cameron avait fixé l’échéance de décembre pour aboutir à un accord sur les revendications de son pays en contrepartie de son maintien dans l’UE - un sujet qui fera l’objet d’un référendum national en 2017.
(APS)