Près de 400 Sud-Coréens se sont rassemblés lundi avant de se rendre en Corée du Nord pour prendre part à une rarissime réunion des familles qui ont été séparées pendant la guerre de Corée (1950-53), ont rapporté des médias.
Pyongyang et Séoul ont chacun sélectionné une centaine de personnes, lesquelles demandent ensuite à voir un ou plusieurs proches.
Les 394 Sud-Coréens réunis à Sokcho, sur la côte nord-est de la Corée du Sud, ont été choisis par les 100 Nord-Coréens sélectionnés.
Ils doivent passer la nuit à Sokcho avant de partir tôt pour le mont Kumgang: pendant les trois prochains jours, ils pourront voir six fois, pendant deux heures, leurs proches nord-coréens, soit 12 heures au total pour tenter d'apaiser le traumatisme de plus de 60 ans de séparation.
Et ceux qui sont âgés de 80 ou 90 ans savent que la dernière entrevue jeudi sera très vraisemblablement leur ultime rencontre.
Vendredi, ce sera au tour des 100 Sud-Coréens sélectionnés de se rendre à Sokcho en vue de rencontrer les proches nord-coréens qu'ils ont choisis, la seconde étape de cet événement.
Cet événement, le deuxième du genre seulement en cinq ans, débutera mardi dans la station de montagne nord-coréenne de Kumgang.
Cette rencontre avait été décidée fin août dans le cadre d'un accord qui avait permis de mettre fin à une dangereuse escalade des tensions entre les deux Etats rivaux.
Des millions de personnes ont été séparées pendant la guerre de Corée (1950-53) qui a entraîné la partition de la péninsule.
Le conflit s'est conclu par un armistice plutôt que par un traité de paix et les deux Corées sont toujours techniquement en guerre, si bien que les communications transfrontalières, lettres ou coups de téléphone, sont interdites.
Les réunions des familles avaient véritablement commencé après un sommet historique Nord/Sud en 2000. A l'origine, il y avait une rencontre par an mais les tensions qui surgissent régulièrement dans la péninsule avaient eu raison de ce rythme. Plusieurs réunions ont été annulées par la Corée du Nord à la dernière minute.
Lors de la dernière réunion, en février 2012, des Sud-Coréens s'étaient plaints que leurs proches du Nord s'étaient sentis contraints de prononcer de longs discours politiques reproduisant la propagande officielle.
En Corée du Sud, plus de 65.000 personnes sont sur liste d'attente et espèrent être sélectionnés pour de telles réunions.
(APS)