Les personnels de la Radio Oran célèbrent mercredi le 53ème anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale sur la radio et la télévision, un certain 28 octobre 1962, avec cette volonté affichée tant par son responsable que par l'ensemble de son staff de renforcer l'information de proximité.
Le 28 octobre est une date historique. Les hommes et les femmes, qui ont relevé le défi de prendre en main la radio et la télévision après le départ des Français, "nous ont donné la meilleure leçon que, parfois, il faut prendre son destin en main et qu’il ne faut pas vivre dans l’assistanat", souligne Abderrahmane Chikhaoui, Directeur de Radio Oran, dans un entretien à l’APS.
Ce dernier a ajouté que "nos prédécesseurs ont donné la meilleure leçon à ces nouvelles générations et leur proposent un nouveau défi, celui de faire mieux, de s’améliorer et être compétitifs et avoir sa place dans le monde des médias".
Pour lui, il ne s’agit pas de se souvenir, mais d’aller de l’avant et de tirer les leçons. C’est également un moment où on doit faire les bilans.
"Avec l’avènement du pluralisme et de la démocratisation du pays, l’Etat a mis en place une nouvelle stratégie de communication radiophonique par la création de radios de proximité", a indiqué le Directeur de la radio Oran.
"Les pouvoirs publics voulaient se rapprocher du citoyen et de le doter d’informations dont il avait besoin dans son environnement immédiat", a expliqué le responsable, rappelant que la radio Algérienne a lancé depuis 1991 son plan de diversification de ses programmes et de redéploiement géographiques et ce, grâce au réseau de ses radios locales et thématiques, ce qui lui permet en 2012 de totaliser 55 chaînes radiophoniques, dont 48 radios locales.
C’est le 26 janvier 1995 que fut créée la radio locale d’Oran et on est passé à la diffusion locale, avec des grilles de programmes locales.
"L’auditeur, quand il écoute radio Oran, s’identifie à elle, parce qu’on lui propose des programmes qui le concernent de près. On lui parle de son quartier, de sa ville, de ce qui se passe dans son environnement immédiat. Il se reconnait, donc, dans cette radio. Radio Oran a une force de pénétration chez la population", explique son premier responsable.
Quant aux défis actuels, M. Chikhaoui souligne que la radio, en général, connait une évolution d’ordre technique importante. "Nous sommes une radio qui fonctionne avec des moyens techniques modernes, en système de réseau, la qualité du son est meilleure. Les moyens seront encore meilleurs avec le nouveau siège en cours de finition", ajoute M.Chikhaoui, indiquant que "ce siège sera un outil de travail, dans le sens où il nous permettra de diversifier nos activités et d’améliorer nos performances. A ce moment là, radio Oran proposera des programmes de meilleure qualité à ses auditeurs".
Le défi de la formation
Le Directeur de radio Oran estime que le principal défi est celui de la formation continue et de qualité du personnel. "Nous, en tant que service public, nous devons faire face à la concurrence future des radios privées. Nous devons d’abord avoir des produits compétitifs de qualité. Il faut avoir un personnel qualifié et bien formé. C’est la formation qui va nous préparer au défi de la concurrence. Nous devons être aussi à la hauteur de tout ce que les nouvelles technologies proposent et diversifier nos plateformes de diffusion : smart phones, tablettes… Nous devons être présents partout, là où l’auditeur n’aura à fournir de gros efforts pour nous avoir", a-t-il soutenu.
Dans ce cadre, M. Chikhaoui estime que la radio doit être au diapason de ce qui se passe dans le monde des médias. « Il faut être à la page et connaitre tout ce qui se passe et accéder à toutes les nouvelles technologies qui sont l’outil de base de sa réussite", soutient-il.
Djaâfar Aït Habbouche, journaliste à radio Oran, 25 ans d’expérience, estime, pour sa part, que se souvenir de ce que les anciens ont réalisé et la sauvegarde de leur héritage est un devoir. "C’est un symbole qu’il faut sauvegarder.
La radio n’est pas venue du néant. C’est grâce à ses hommes qui ont déployé le drapeau national sur le siège de la radio et de la télévision, un certain 28 octobre 1962, qui a permis de recouvrir la souveraineté de la radio et de la télévision dans un pays indépendant", souligne-t-il.
Pour Wahiba, également journaliste à la même radio, 28 ans d’expérience, souligne que sa génération a récolté les fruits des graines semées par ses prédécesseurs.
"La leçon qu’on peut tirer est qu’à partir de presque on a réalisé de grandes choses. Aujourd’hui, nous essayons d’être à l’écoute de nos concitoyens, de leurs problèmes et préoccupations. Les gens attendent nos bulletins d’information et c’est une grande satisfaction pour nous", estime-t-elle.
(APS)