Le président colombien, Juan Manuel Santos, a annoncé jeudi qu'il comptait demander au Conseil de sécurité de l'ONU un mandat pour le contrôle du respect du cessez-le-feu bilatéral qu'il a proposé à la guérilla des Farc pour "entamer les démarches nécessaires au règlement de la fin du conflit, le plus vite possible".
"Je vais prendre contact avec les (présidents) des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour leur demander leur soutien en faveur d'un mandat rapide, afin que nous puissions entamer les démarches nécessaires au règlement de la fin du conflit, le plus vite possible", a déclaré le chef de l'Etat depuis le palais présidentiel Casa de Nariٌo, à Bogota.
M. Santos, dont le gouvernement mène des pourparlers de paix depuis novembre 2012 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), a proposé mercredi une trêve bilatérale avec cette guérilla à partir du 1er janvier. Puis jeudi matin, il a suggéré d'en avancer la date au 16 décembre.
Après s'être réuni avec le délégué de la sous-commission de l'ONU sur la fin du conflit dans le cadre du processus de paix, Jean Arnault, M. Santos a déclaré qu'il allait appeler ses homologues des cinq pays membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine et Russie) afin d'obtenir les moyens, la logistique et le personnel nécessaire pour contrôler l'application d'un cessez-le-feu.
"Il est bien clair qu'il s'agit du cessez-le-feu définitif", a-t-il affirmé, rejetant l'idée que la fin des hostilités ne puisse être que temporaire.
M. Santos a exprimé l'espoir que le Conseil de sécurité accorde ce mandat "le plus vite possible" afin que la Colombie puisse passer "un Noël et un Nouvel An en paix totale avec les Farc".
Les Farc, plus ancienne et importante guérilla de Colombie issue en 1964 d'une insurrection paysanne, comptent environ 7.000 combattants, selon les autorités, et ont décrété un cessez-le-feu unilatéral le 20 juillet dernier.
Pour sa part, le gouvernement a ordonné la suspension des bombardements aériens des campements rebelles, sans suspendre ses actions au sol.
Les deux parties, qui ont entamé en novembre 2012 des pourparlers délocalisés à Cuba - avec un nouveau cycle de discussions qui débute dimanche se sont engagées à signer un accord définitif de paix d'ici le 23 mars prochain.
Par ailleurs, le gouvernement a débuté en janvier 2014 des "dialogues préparatoires" à des négociations avec l'autre guérilla colombienne, l'Armée de libération nationale (ELN) qui compte 2.500 hommes, mais sans résultat concret à ce jour.
(APS)